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Visiter un aîné peut éviter la dépression

Photo: Getty Images/iStockphoto

MONTRÉAL – Une visite. C’est souvent tout ce que demanderont nos personnes âgées pour la période des fêtes. Ce souhait est repris par l’Association des établissements privés conventionnés (AEPC) et l’ancien président du Collège des médecins, le Dr Yves Lamontagne.

Le psychiatre précise qu’en multipliant les visites, on peut rompre le cycle de la dépression chez les aînés.

Selon l’AEPC, fréquenter régulièrement une personne âgée permet de favoriser son maintien en santé et son intégration sociale.

Jean Hébert, directeur général de l’AEPC, croit qu’aucun système de santé ne peut remplacer l’apport des proches et des familles dans le maintien en santé des aînés.

La solitude est une problématique qui n’est pas nouvelle, particulièrement pour les aînés qui vivent seuls ou dans un centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD).

Ce sentiment d’isolement peut être vécu à tout moment dans l’année, mais il se vit d’une manière plus difficile durant la période des fêtes, que ce soit Noël, mais aussi pour le jour de la Saint-Valentin, de Pâques ou encore les fêtes des mères ou des pères.

La population vieillit, certes, mais l’espérance de vie progresse en parallèle. Dans les années à venir, les personnes âgées seront plus nombreuses et vivront plus longtemps.

Pour le psychiatre Yves Lamontagne, il importe, comme société, de revoir notre rapport au vieillissement, sans quoi le poids de la dépression chez les aînés, mais aussi de plusieurs autres maladies, sera décuplé.

Dans une étude, le Réseau québécois de recherche sur le vieillissement révèle que 13 pour cent des personnes âgées qui vivent à domicile souffrent d’un trouble de l’humeur, de l’anxiété ou de dépendance aux médicaments.

«Cela représente 100 000 personnes de 65 ans et plus au Québec et avec le vieillissement de la population, il est probable qu’il y ait encore plus de gens seuls et isolés», souligne le Dr Lamontagne.

Dans un rapport intitulé «La santé mentale des aînés: quelques données», la Fondation des maladies mentales soutient que la solitude chronique est liée à un haut risque de cancer, d’accident vasculaire cérébral et de maladie cardiovasculaire. Elle peut aussi engendrer de sérieux dommages psychologiques et mener à la dépression et au suicide.

«Dans notre société moderne on écrase le citron et quand il n’y a plus de jus, on met de côté. Nous faisons la même chose avec nos vieux. Avant, il y avait un sentiment de famille, maintenant, tout le monde travaille, il y a des « parking » et quand on les place là, malheureusement, on les oublie», illustre de manière dure le Dr Lamontagne, réclamant un changement pressant de la situation.

Une visite n’a pas à être longue, insiste le médecin, qui croit que quelques minutes suffisent pour garder une personne en contact et en relation avec le monde qui l’entoure.

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