Dépenses en santé: le Québec encore en queue de peloton

Alors qu’une grande partie des établissements de santé doivent composer avec des compressions budgétaires, le Québec est encore la province qui consacre la plus petite partie de son budget aux soins de santé.

Des données de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) publiées jeudi confirment cette réalité qui existe depuis plusieurs années. Le gouvernement québécois consacre 5616$ par habitant aux dépenses en santé, ce qui le place au dernier rang des provinces et des territoires canadiens en cette matière.

De plus, l’ICIS prévoit que les dépenses en santé auront augmenté de 2,2% au Québec en 2014, la hausse la plus basse enregistrée depuis des années. À titre d’exemple, les dépenses dans ce secteur avaient crû de 3,9% en 2013 et de 3,6% en 2012.

«C’est bien peu quand on considère l’augmentation de 1% de la population de même que l’inflation», a commenté Claude Lemay, porte-parole de l’ICIS. M. Lemay attribue cette baisse à un ensemble de facteurs comme la diminution des prix des médicaments génériques et aux compressions qui ont déjà eu lieu dans le réseau.

Ces chiffres fournissent des munitions aux groupes qui contestent les coupes dans le système de santé.

«Les compressions budgétaires dans le réseau de la santé et des services sociaux sont d’autant plus inacceptables quand on réalise que le Québec est la province qui finance le moins son système de santé, a décrié Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Ce que nous propose le gouvernement libéral, c’est ni plus ni moins que le démantèlement de notre réseau.»

«Ces données démontrent qu’il n’y a plus de place pour couper en santé sans affecter les services, a pour sa part signalé Normand Laberge, directeur général de l’Association médicale du Québec. Déjà, on ne peut pas s’attendre à avoir d’aussi bons résultats que dans les autres provinces si on investit moins.»

Le ministre de la Santé Gaétan Barrette et le ministère de la Santé n’ont pas été en mesure de commenter les données de l’ICIS.