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Kucova et Demers sont devenues inséparables

Paul Chiasson / La Presse Canadienne Photo: Paul Chiasson

MONTRÉAL — Il y a un peu plus de deux ans, la Slovaque Kristina Kucova et la Québécoise Geneviève Demers ne savaient rien l’une de l’autre. Depuis, il s’est créé des liens d’amitié et professionnels si puissants que les deux dames passent de plus en plus de temps ensemble, malgré l’océan et les nombreux kilomètres qui les séparent.

Révélation de la Coupe Rogers 2016, alors qu’elle est devenue la première joueuse en 20 ans, à Montréal, à atteindre les demi-finales du tournoi après avoir dû passer par les qualifications, Kucova a maintes fois rendu hommage, cette semaine, à celle qui est sa psychologue sportive depuis avril dernier.

Demers, une passionnée de tennis qui sillonne l’Amérique pour assister à des tournois, a rencontré Kucova pour la première fois en avril 2014, lors du duel de la Fed Cup entre le Canada et la Slovaquie, dans la Vieille Capitale, où elle réside.

«Mon conjoint et moi avions vu que les organisateurs cherchaient des accompagnateurs pour l’équipe slovaque. Nous n’avions jamais fait ça. Nous devions aller les chercher à l’hôtel, les accompagner aux terrains de pratique et répondre à leurs demandes. Nous étions avec eux en permanence. Je ne connaissais rien de Kristina, même pas de nom», a raconté Demers en entrevue avec La Presse Canadienne samedi.

Ce n’est pas à ce moment que le déclic entre Demers et Kucova s’est vraiment fait. C’est plutôt en avril dernier à Charleston, où Demers compte des amis.

«Kristina était là, seule, et nous nous sommes croisées par hasard. J’ai regardé l’horaire et j’ai vu qu’elle jouait contre Madison Brengle. Je lui ai dit que j’irais la voir. Elle a gagné. Après, elle m’a demandé ce que je faisais, et je lui ai dit que j’allais voir le match d’Eugenie (Bouchard) sur le central. Elle est venue me rejoindre et elle m’a ensuite demandé d’aller voir son match, le lendemain», a relaté Demers.

Cet affrontement contre l’Ukrainienne Kateryna Bondarenko a semble-t-il convaincu Demers que Kucova méritait plus d’attention qu’elle en recevait.

«Elle perd 6-0, 2-0, 40-0, mais je vois qu’elle ne lâche pas, qu’elle se bat. Elle n’est pas en mode défaitiste, elle est en mode ‘je me bats, je me bats, puis le continue de me battre’. Et elle a gagné le match. Elle a fait péter les plombs à Bondarenko, qui est partie du court en pleurant. Ensuite, elle a sauté dans mes bras. Elle m’a dit, je veux qu’on aille manger ensemble, et là, elle voulait que je reste là. On était supposé repartir. Elle jouait contre Kerber le lendemain. Je suis restée et j’ai organisé sa pratique le lendemain, je l’ai accompagnée.»

À partir de ce moment, Kucova et Demers, une spécialiste du coaching de vente dans le domaine de l’assurance, ont commencé à communiquer par écrit chaque semaine. Il était même question que Demers se rende à Paris pour les Internationaux de France pour appuyer sa nouvelle amie, qui ne compte sur aucun entraîneur.

Le projet ne s’est pas concrétisé, mais quelques jours avant le tournoi de Washington la semaine dernière, Kucova a défrayé les dépenses de Demers pour que celle-ci vienne la rejoindre. Et elle lui a aussi demandé d’être auprès d’elle à Montréal.

Kucova et Demers ont passé la semaine ensemble, dans des chambres communicantes d’un hôtel de Montréal. Demers ne remplace pas l’entraîneur que Kucova n’a pas, mais elle s’occupe d’à peu près tout le reste. Kucova avait besoin d’une masseuse cette semaine; Demers en a trouvé une qui s’est présentée à sa chambre d’hôtel.

«Mon but, c’est de lui enlever tout tracas», résume Demers.

Une battante

Ce déclic entre Kucova et Demers s’explique par le fait, selon cette dernière, que Kucova possède des traits de caractère qui viennent la chercher.

«Elle est attachante, elle a beaucoup de maturité. Elle est intelligente, attentionnée, dynamique, et c’est une petite boule d’énergie, comme moi. On a connecté. Je commence une phrase, elle la finit, elle commence une phrase, je la finis. Et la joueuse, c’est une battante. Elle est toujours là, elle ne lâche jamais. Son côté mental est tellement fort.»

Les amateurs de tennis du Québec ont pu le constater jeudi soir quand elle a renversé Bouchard après avoir perdu les quatre premiers jeux de l’affrontement, et le premier set. Elle avait réussi le même tour de force lors de ses sorties précédentes contre la Belge Yanina Wickmayer et l’Espagnole Carla Suarez-Navarro, classées 36e et 9e respectivement.

«Jeudi soir, j’étais un paquet de nerfs alors qu’elle était totalement calme, raconte Demers. C’est moi qui ressens toute la pression. C’est parfait dans le fond, j’aime mieux qu’elle soit calme. Moi, ce n’est pas grave.»

«À 0-4 jeudi, je n’ai jamais perdu confiance, renchérit Demers. Et quand j’ai vu la deuxième intervention de l’entraîneur (Nick Saviano), au troisième set, puis le moment où Eugenie a fracassé sa raquette, j’étais convaincue qu’elle venait de gagner le match.»

Demers ne sait trop combien de temps la relation avec Kucova va durer.

«On n’en parle pas, on est au moment présent. Je me croise les doigts pour les Jeux olympiques, car Kristina pourrait y aller à cause de l’absence possible de Dominika Cibulkova. Et si elle me demande de l’accompagner, je vais y aller.»

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