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La boxe marquée par le décès d’Ali en 2016

Timothy D. Easley / The Associated Press Photo: Timothy D. Easley / The Associated Press
Frédéric Daigle, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — La boxe a perdu en 2016 le plus grand athlète de son histoire, un athlète qui a transcendé son sport et son époque en Muhammad Ali, en plus d’être témoin du dernier combat de la proliffique carrière de Bernard Hopkins, qui n’a sûrement pas quitté le métier de la façon dont il l’avait souhaitée.

Au Québec, les 12 derniers mois se sont avérés des mois de transition, marqués par l’achat d’InterBox par Eye of the Tiger Management, le cas de dopage de Lucian Bute et le retour aux sources de Jean Pascal.

Voici un bref aperçu de l’année 2016 dans le monde de la boxe:

Ali meurt à 74 ans

Le 3 juin, Muhammad Ali a rendu l’âme à Phoenix, en Arizona, d’un choc septique provoqué par des causes naturelles non précisées. Il était âgé de 74 ans. Ses obsèques ont eu lieu dans sa ville natale de Louisville, dans le Kentucky.

Le triple champion du monde chez les poids lourds a livré son plus important combat contre la maladie de Parkinson, qui l’a affligé au cours des 32 dernières années de sa vie.

Son décès a non seulement secoué le monde de la boxe, mais la planète toute entière. Ardent défenseur des droits de l’Homme, Ali «était un géant de son époque, un furieux et bruyant boxeur, dont l’influence s’est fait sentir bien au-delà du ring. Il a pris part à quelques-uns des combats les plus mémorables même si sa carrière a été interrompue pendant trois ans parce qu’il a refusé de faire son service militaire durant la Guerre du Viêt Nam», écrivait l’Associated Press.

«Muhammad Ali a secoué le monde et le monde s’en porte mieux», a quant à lui déclaré le président des États-Unis, Barack Obama.

Bobby Chacon, l’ex-champion des plumes et des super plumes, et Aaron Pryor, monarque des super légers de 1980 à 1985, sont également décédés cette année.

La saga Bute

Après une très honorable défaite par décision unanime face à James DeGale pour le titre des super moyens de l’International Boxing Federation (IBF) en novembre 2015, Lucian Bute a pu livrer un autre combat de championnat du monde dès son retour sur le ring, le 30 avril, face à Badou Jack, pour son titre du World Boxing Council (WBC).

Comme il l’avait démontré face au Britannique, Bute a été étincelant, à un point tel que les juges n’ont pu faire autrement que de décerner un nul majoritaire. Bute était de retour au sommet.

Mais voilà: au cours des semaines suivantes, nous apprendrons que Bute a échoué un test antidopage à l’ostarine, un stéroïde anabolisant. S’en est suivi une saga qui s’est soldée par une suspension de six mois pour le Montréalais d’origine roumaine, qui a également versé une amende 50 000 $ US au Programme antidopage du WBC.

Une contamination du laboratoire où est fabriqué un supplément alimentaire consommé par Bute pendant son camp d’entraînement s’est avéré le responsable de cette affaire, mais plusieurs retiendront l’association de Bute avec le préparateur physique Angel Heredia, qui s’était chargé de plusieuyrs athlètes nommés dans le scandale du laboratoire BALCO, aux États-Unis. Il avait lui-même évité de passer dans le tordeur en collaborant avec le FBI.

Bute, qui a encore la cote dans le coeur des Québécois, a décidé de prendre ses distances d’avec Heredia pour son choc éliminatoire contre Eleider Alvarez, prévu le 24 février.

InterBox-EOTTM

L’une des plus grosses nouvelles de l’année dans le monde de la boxe au Québec a assurément été la vente d’InterBox à Eye of the Tiger Management.

En juillet dernier, le groupe Sportscene, propriétaire d’InterBox depuis un peu plus de 10 ans, a décidé de quitter le monde de la boxe. De profonds changements au sein de l’entreprise — notamment le repositionnement des restaurants La Cage aux Sports en La Cage – Brasserie sportive — et, à un certain degré, la mainmise d’Al Haymon sur les destinées de plusieurs boxeurs québécois, a fait en sorte que Sportscene sentait un peu le tapis lui glisser sous les pieds. Elle a donc décidé de se départir d’InterBox.

EOTTM, qui aurait payé quelque 150 000 $ cette transaction, selon La Presse, s’est donc porté acquéreur des contrats de David Théroux et Yves Ulysse fils, ainsi que les droits sur le nom InterBox.

Pour EOTTM, l’achat d’InterBox lui permet de mettre la main sur un nom qui a encore une grande portée sur la scène internationale, mais qui compte peu de boxeurs de premier plan pour l’instant. Antonin Décarie, le président d’InterBox, a reçu le mandat de la part d’Estephan d’ajouter trois nouveaux boxeurs à l’écurie.

Il pouvait aussi compter sur la présence de Jean Pascal, dont le nom résonne encore dans les cercles de la boxe. Mais après un combat sans envergure en décembre, Pascal et InterBox ont décidé de mettre fin à leur association pour «divergences d’opinions».

Hopkins quitte sur une fausse note

Toute bonne chose a une fin. Ça ne veut pas dire que tout se termine sur une bonne note. Parlez-en à Bernard Hopkins.

À 51 ans, le vénérable boxeur de Philadelphie avait choisi Joe Smith fils, un employé de la voirie de Brooklyn âgé de 27 ans, pour servir de faire-valoir à son dernier combat professionnel. Mal lui en pris.

Au lieu d’ajouter à sa fiche de 55 victoires, dont 32 par K.-O., Smith a plutôt expédié Hopkins à l’extérieur des câbles pour un retentissant K.-O. au huitième round de leur combat prévu pour 12, le 17 décembre, en Californie.

Hopkins quitte finalement avec une fiche de 55-8-2, 32 K.-O. Ce revers face à Smith aura été le seul qu’il aura subi par mise hors de combat au cours de sa carrière qui s’est échelonnée sur 28 ans.

Andre Ward a aussi marqué la scène internationale en 2016, raflant les titres du WBA, IBF et WBO des mi-lourds à Kovalev dans un combat âprement disputé en novembre, qui sera fort possiblement candidat au titre de combat de l’année. Les deux hommes avaient inscrit une clause de revanche à leur contrat: il s’agit déjà de l’un des combats les plus attendus de 2017.

De son côté, Manny Pacquiao est sorti de sa retraite pour affronter Timothy Bradley fils, y est retourné, avant d’en ressortir pour se frotter à Jessie Vargas en novembre. Le «Pac Man» a gagné ces deux affrontements par décision unanime. Est-ce suffisant pour qu’il demeure actif en 2017?

Année de transition au Qu��bec

Sur la scène «locale», l’année 2016 s’est avérée davantage une année de transition. Il y a eu peu de combat d’envergure au Québec, si on exclut l’affrontement Pascal-Kovalev de janvier (Centre Bell) et la défense de titre d’Adonis Stevenson — son unique combat de 2016 — face à Thomas Williams fils, en juillet au Centre Vidéotron.

David Lemieux ne s’est battu qu’une fois à Montréal — contre Cristian Fabian Rios, en octobre, un combat à sens unique qui aura au moins permis au poids moyen de livrer des rounds, comme le souhaitait son entraîneur, Marc Ramsay. Son autre protégé, Artur Beterbiev, a tout de même gagné une ceinture devant ses partisans cette année: le titre NABA des mi-lourds, face à Ezequiel Maderna, en juin. Steven Butler en fera de même en mettant la main sur le titre vacant des super mi-moyens de l’IBF en terrassant Janks Trotter en octobre.

Avec les combats Bute-Alvarez et Butler-Cook prévus en début d’année, 2017 s’annonce déjà beaucoup plus prometteuse que 2016.

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