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L’ancien directeur-général des Nordiques Maurice Filion est décédé

Jacques Nadeau / La Presse Canadienne Photo: Jacques Nadeau | La Presse Canadienne
Alexis Bélanger-Champagne, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — L’ancien directeur général des Nordiques de Québec Maurice Filion, responsable de certaines des acquisitions les plus importantes dans l’histoire de l’équipe, est décédé vendredi à l’âge de 85 ans.

La cause du décès, rapporté samedi matin, n’a pas été dévoilée.

«Il était un homme assez discret qui prenait son travail au sérieux, a raconté à La Presse canadienne Dave Pichette, président des Anciens Nordiques. Il représente une grande page d’histoire chez les Nordiques.

«C’est lui qui a monté l’équipe championne de la coupe Avco. Il a fait la transition de la LNH et a protégé des joueurs. Il a ensuite vécu l’arrivée des Stastny et il a repêché des gars comme Dale Hunter et Michel Goulet.»

Natif de Montréal, Filion a commencé sa brillante association avec la ville de Québec en 1969 comme entraîneur des Remparts, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Il est derrière le banc de l’équipe quand les Remparts connaissent une campagne remarquable en 1970-71 en compilant un dossier de 54-7-1, grâce notamment au brio de Guy Lafleur. L’équipe poursuivra son parcours en remportant la Coupe Memorial.

«C’était un gars qui voulait de la discipline, a noté André Savard, qui a joué sous ses ordres avec les Remparts et qui a vu Filion le ramener à Québec chez les Nordiques en 1983, avant de lui donner sa première chance comme entraîneur dans la Ligue américaine, puis dans la LNH. Ce n’était pas un gars qui te flattait toujours, c’était un gars qui en demandait beaucoup. Mais c’est la raison du succès. Il faut être exigeant et il l’était. Ça lui a bien servi.»

Filion fait la transition chez les Nordiques dès leur fondation dans l’Association mondiale de hockey, en 1972. Il est embauché comme recruteur, mais il hérite des fonctions d’entraîneur-chef quand l’ancienne légende du Canadien de Montréal Maurice Richard doit démissionner après seulement deux rencontres, incapable de gérer le stress.

C’est finalement lors de l’été 1974 que Filion devient directeur général des Nordiques. En 1976-77, il compte sur une puissante équipe incluant Réal Cloutier, Marc Tardif et Christian Bordeleau et les Nordiques remportent le seul championnat de leur histoire en soulevant la coupe Avco.

Filion était absent lors des célébrations du 40e anniversaire de la victoire de la coupe Avco, en mai.

«Je lui ai parlé pour l’inviter aux célébrations et il avait dit oui avant de me rappeler la veille pour dire qu’il avait un empêchement, a mentionné Pichette, qui a négocié son premier contrat professionnel avec Filion en 1980. Sa voix était bonne. C’était un homme qui n’avait pas changé au fil des années. Il était en bonne forme physique, mais on le voyait moins. C’était un homme discret qui faisait ses affaires.»

Filion fait la transition dans la LNH en même temps que les Nordiques en 1979, quand l’AMH ferme boutique.

Il retourne brièvement derrière le banc au début de la saison 1980-81, avant d’embaucher Michel Bergeron. Les Nordiques sont aussi revigorés par l’arrivée de Peter et Anton Stastny, grâce aux efforts de Gilles Léger et Marcel Aubut. Marian Stastny viendra les rejoindre une saison plus tard.

Filion et Bergeron font la paire jusqu’en 1987, faisant la joie des partisans en 1982 et 1985, quand ils voient les Nordiques éliminer le Canadien en séries.

André Savard remplace Bergeron derrière le banc en 1987, une expérience qui dure seulement 24 rencontres. Le départ de Dale Hunter déçoit aussi les partisans et Filion perd finalement ses fonctions de directeur général à l’été 1988, quand il est plutôt nommé vice-président des opérations hockey.

Il assure ensuite l’intérim à la suite du congédiement du directeur général Martin Madden en février 1990, ayant la délicate tâche d’échanger Peter Stastny et Michel Goulet. Il quitte pour de bon les Nordiques pendant l’été 1990.

Filion demeure impliqué dans le monde du sport québécois en participant à la fondation de l’équipe de football de l’Université Laval et comme préfet de discipline de la LHJMQ. Il prend sa retraite pour de bon en 2005.

Le trophée remis par la LHJMQ au directeur général par excellence porte le nom de Filion depuis 2006.

«Je l’ai vu la dernière fois lors de la commémoration de la victoire de la Coupe Memorial de 1971 à Québec (en 2015), a raconté André Savard. C’était une belle soirée. Nous avions pris quelques bières ensemble. Et mon fils l’a croisé par hasard mercredi. Il semblait en forme pour un homme de son âge.

«Maurice Filion a été un grand homme de hockey pour la ville de Québec. C’est surprenant qu’il n’y ait pas de bannière avec son nom dans les hauteurs du Centre Vidéotron. Mais il a laissé sa marque dans l’histoire de la ville de Québec.»

La mairie de la ville de Québec a également salué l’héritage laissé par M. Filion.

«Le décès de Maurice Filion nous attriste profondément. Il s’agit d’une énorme perte pour la communauté sportive du Québec et de la grande région de Québec, a souligné le maire Régis Labeaume, par communiqué. Au cours de sa brillante carrière, M. Filion a relevé avec succès de nombreux défis dans le monde du hockey au Québec, tant avec les Nordiques qu’au sein de la Ligue de hockey junior majeur. Son implication avec la communauté sportive de Québec s’est ensuite poursuivie avec le football universitaire où il a collaboré à la naissance du programme du Rouge et Or. Par sa droiture et son dévouement, il a contribué à la vitalité sportive de Québec et à son rayonnement. Nous lui en sommes très reconnaissants.»

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