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Marc Ramsay donne une note parfaite à Beterbiev

Frédéric Daigle, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Si le spectacle n’était pas au rendez-vous, Artur Beterbiev a néanmoins livré un combat parfait face à l’Allemand Enrico Kölling aux yeux de son entraîneur, Marc Ramsay.

«Il a vraiment suivi le plan à la lettre et c’est ça qui est le plus important, a souligné Ramsay, lundi, déjà de retour au gymnase pour préparer les prochains combats de Christian Mbili et de David Lemieux, les 14 et 16 décembre. On se rapproche des très gros combats avec Artur et il faut travailler ça. Il faut gagner ça en équipe, ces combats-là.»

Beterbiev (12-0, 12 K.-O.) a dû s’armer de patience face à un adversaire qui cherchait davantage à ne pas se faire passer le K.-O. qu’à donner des coups. Qu’à cela ne tienne, le Montréalais d’origine russe a signé un 12e gain consécutif avant la limite face à Kölling (23-2, 6 K.-O.) pour ainsi mettre la main sur le titre vacant des mi-lourds de l’International Boxing Federation (IBF).

«On oublie qu’il n’avait livré que 11 combats dont aucun depuis 11 mois, a ajouté celui qui entraîne un troisième champion du monde, après Jean Pascal et Lemieux. Il a fait ça comme un vétéran, malgré les huées dirigées à l’endroit de Kölling. Il n’a pas laissé jouer ses émotions et à été capable de faire le travail que nous avions prévu. (…) Pour passer à l’étape suivante, c’est essentiel.»

Si l’Allemand ne souhaitait pas lancer de coups, ç’a été tout le contraire pour Beterbiev, qui l’a mitraillé de 1111 coups, dont 322 (29 pour cent) ont touché la cible. De son côté, Kölling n’a lancé que 252 coups, dont seulement 25 pour cent (64) ont atteint Beterbiev, mais aucun solidement.

«On voit ça, mais dans les petites divisions de poids, pas chez les mi-lourds, a dit Ramsay au sujet des attaques de son protégé. Ça démontre que Kölling n’a à peu près rien lancé, ce qui a ouvert la porte à Artur. C’était aussi notre stratégie: l’obliger, avec un gros volume, à travailler fort au point de vue cardiovasculaire. Nous savions qu’on allait lui faire mal et qu’il aurait du mal à suivre cette cadence.

«De son côté, il souhaitait avoir la meilleure défensive possible et tenter de surprendre Artur avec un gros coup. Il ne fallait pas tomber dans le piège et être patient, bien boxer, gagner les rounds. (…) On s’était dit qu’au premier signe de faiblesse, nous allions doubler la pression pour le faire craquer. C’est ce qui est arrivé.»

C’est au 10e assaut que Ramsay a flairé le sang.

«Le premier signe que j’ai vu, c’est un crochet de droite au corps. On a entendu (Kölling) perdre un peu le souffle et j’ai vu sa jambe se soulever. J’ai dit à Artur: ‘Vas-y, c’est le temps!’. Pour le 11e, je lui ai demandé de mettre beaucoup plus pression, ce qu’il a fait. Techniquement, on voyait que Kölling était tellement fatigué, qu’il commettait beaucoup d’erreurs. Après son jab, son bras retombait, il était moins compact en défensive, etc.

«Entre le 11e et le 12e, j’ai souligné à Artur que c’était beau de gagner le championnat du monde et des rounds de boxe, mais que ça restait une business et qu’il devait finir en champion. Il est passé à l’action.»

Maintenant, en raison du conflit qui oppose Beterbiev à Groupe Yvon Michel — le combat de ce week-end a été organisé par le promoteur américain Top Rank — la suite de la carrière du nouveau champion se trouve un peu dans le brouillard.

«Nous n’avons pas analysé ça encore, en raison du statut particulier d’Artur en ce moment, a admis Ramsay. Il va devoir démêler ses affaires avec ses avocats. De mon côté, je suis un peu en attente de tout cela. Nous allons quand même commencer à explorer ce qui est possible de faire. Ça va nous laisser du temps pour que ce dossier-là se règle.»

Quant à son association avec Al Haymon — Beterbiev est l’un des nombreux boxeurs à avoir été avalé par l’empire de l’Américain — Ramsay n’y voit pas un obstacle.

«Si tu regardes ce qui s’est passé ce week-end, je ne pense pas. Dans la boxe, peu importe avec qui tu es affilié, quand la business est bonne, il y a toujours moyen d’en faire grâce au bon vouloir des boxeurs.»

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