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Groulx et McIsaac, complices dans leur ascension

Simon Servant, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Il est vrai que le repêchage n’est pas une science exacte, mais le 4 juin 2016, les Mooseheads de Halifax ne se sont pas trompés en sélectionnant Benoit-Olivier Groulx et Jared McIsaac avec les deux premiers choix du repêchage de la LHJMQ.

C’était la première fois qu’une équipe du circuit Courteau avait le privilège d’effectuer les deux premières sélections du repêchage, sous sa formule actuelle, mais ce n’était pas la première fois que les deux joueurs enfilaient le chandail d’une même équipe.

Au fil des années, les parcours de Groulx et McIsaac se sont croisés à plusieurs reprises. Ils ont gagné la médaille d’argent avec le Canada lors des Jeux olympiques de la jeunesse, qui ont eu lieu en Norvège en 2016, et la médaille d’or à la Coupe Ivan-Hlinka des moins de 18 ans, en 2017. Plus récemment, ils ont également porté les couleurs de la LHJMQ lors de la série Canada-Russie.

Inutile de dire qu’à force de se côtoyer dans le même vestiaire, les deux joueurs ont développé une belle relation.

«Je crois qu’il y a eu une bonne chimie dès le début entre Benoit-Olivier et moi. J’ai appris à le connaître rapidement et c’était spécial d’être les deux premiers joueurs repêchés. C’est un francophone alors j’ai pu aussi l’aider dans le milieu anglophone à Halifax, afin qu’il soit plus à l’aise dans la ville», a déclaré McIsaac, qui est originaire de Truro, à moins de 100 kilomètres au nord de la capitale de la Nouvelle-Écosse.

Lorsqu’il a su que McIsaac allait le rejoindre avec les Mooseheads, Groulx s’était pour sa part empressé de dire qu’il était selon lui le meilleur défenseur du repêchage. Dix-sept mois plus tard, la chimie semble effectivement bien installée, car quatre des 12 mentions d’assistance de McIsaac cette saison sont survenues lors d’une réussite de Groulx.

«Nous le voyons sur la glace, nous sommes capables de nous trouver facilement et je comprends bien ses jeux», a ajouté Groulx, qui a amassé 13 buts et 20 points en 24 parties.

Le chemin des deux adolescents se croisera aussi à Dallas dans quelques mois, lors des assises de la LNH. Les observateurs les plus influents du monde du hockey voient d’ailleurs les deux joueurs être sélectionnés en première ronde.

Groulx et McIsaac peuvent toutefois compter sur l’appui de plusieurs vétérans dans leur développement, dont le capitaine Maxime Fortier, qui a récemment signé un contrat avec les Blue Jackets de Columbus.

«Je dis souvent aux plus jeunes que je suis passé par là. Je sais comment tu peux te sentir quand tu arrives à 16 ou 17 ans et que tu as l’habitude de produire offensivement, mais que ça devient plus compliqué, a affirmé Fortier. Je veux m’assurer qu’ils se sentent bien dans le vestiaire et qu’ils donnent leur maximum pour avoir du plaisir et aider l’équipe.»

Situation semblable

Il faut toutefois noter que les Mooseheads ne sont certainement pas en terrain inconnu avec Groulx et McIsaac. En 2011, l’équipe avait aussi compté dans ses rangs les deux premières sélections du repêchage, soit Nathan MacKinnon, acquis du Drakkar de Baie-Comeau, et Jonathan Drouin.

Les deux prodiges avaient alors mené les Mooseheads vers une conquête de la Coupe Memorial, en 2013.

Arrivé à Halifax en tant qu’entraîneur adjoint au même moment que MacKinnon et Drouin, Jim Midgley a patienté six ans avant de se voir confier les rênes de la formation de la Nouvelle-Écosse.

Maintenant qu’il a son empreinte sur l’équipe, l’entraîneur-chef de 39 ans ne cache pas qu’il doit composer avec quelques défis quant au développement de Groulx, de McIsaac, mais aussi de l’attaquant Filip Zadina et du gardien Alexis Gravel, qui doivent tous être repêchés dans la LNH en juin prochain.

«N’importe quel entraîneur dira qu’il souhaite travailler avec des joueurs talentueux, mais le plus difficile, c’est de bien gérer le temps de glace des jeunes qui sont sur le point d’être repêchés, a avoué Midgley. Il y a de bons et de mauvais matchs, mais l’organisation a de l’expérience avec les jeunes dans cette situation et elle sait quoi faire pour les aider.»

Groulx en connaît un peu sur le métier d’entraîneur-chef. Son père, Benoit, a notamment remporté trois Coupes du Président avec les Olympiques de Gatineau et une médaille d’or au Championnat mondial de hockey junior. Le fils a malgré tout bénéficié des conseils d’André Tourigny, qui a quitté les Mooseheads après une saison derrière le banc, avant d’obtenir la confiance de Midgley.

«J’ai eu une belle adaptation l’an dernier. André m’a poussé jusqu’au bout de mes limites et il m’a aidé à surmonter la plus longue léthargie de ma carrière. J’ai joué dans toutes les situations et cette saison, avec Jim, je crois qu’il m’en donne encore plus. Je suis très heureux qu’il me fasse confiance», a indiqué Groulx.

McIsaac et Groulx ont rapidement gravi les échelons avec les Mooseheads et ils font assurément partie du noyau de l’équipe. En attendant qu’ils atteignent un jour la LNH, il ne serait pas surprenant de les voir une fois de plus partager les couleurs d’une équipe, celles de leur pays lors d’un éventuel Championnat mondial de hockey junior.

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