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Byron n'a jamais été un partisan des Sénateurs

Michel Lamarche, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — S’il voulait se faire des amis, Paul Byron dirait à quel point, pendant son enfance, il a admiré les Sénateurs d’Ottawa et a rêvé de porter leur uniforme. Mais ce serait mentir.

Même s’il a vu le jour et grandi avec ses parents et ses deux frères dans le secteur ouest d’Ottawa, Byron parle comme quelqu’un qui n’a jamais perdu le sommeil, lorsqu’il était encore un bambin, parce que les Sénateurs venaient de perdre un match.

Dans une entrevue accordée à La Presse canadienne à quelques jours de la présentation de la Classique LNH100 entre le Canadien et les Sénateurs, samedi, à la Place TD, Byron avoue qu’il n’a jamais été un partisan de l’équipe de sa ville natale.

En fait, malgré la présence du Centre Canadian Tire — le Centre Corel à l’époque — non loin de la demeure familiale, l’équipe qu’il encourageait et le joueur qu’il applaudissait pendant les années 90 évoluaient à quelque 4000 km de chez lui.

«Les Sénateurs n’étaient pas très bons à l’époque, et c’était difficile de les encourager. Et je n’étais pas un fan d’Alexei Yashin ou de Radek Bonk. Les Mighty Ducks d’Anaheim étaient mon club préféré et le joueur que j’aimais le plus était Paul Kariya», confie-t-il.

Quand on sait quel genre de joueur a été Kariya, il est facile de voir les affinités avec Byron.

«Il était petit, rapide, talentueux et je voulais devenir aussi bon que lui. À mes yeux, il avait un talent spécial et il a longtemps transporté cette organisation sur ses épaules. Si j’avais pu le rencontrer, je lui aurais dit qu’il est celui qui m’a montré qu’un joueur de sa taille pouvait rivaliser avec les Derian Hatcher de ce monde. Il m’a donné espoir.»

À force de vouloir suivre les traces de Kariya, Byron est parvenu à se frayer un chemin jusqu’à la Ligue nationale. Repêché en 6e ronde en 2007 par Buffalo — bien plus tard que Kariya, sélectionné au 4e rang en 1993 — Byron a trimé dur pour poursuivre son rêve, malgré les blessures, un échange à Calgary et 24 heures passées au ballottage.

On connaît la suite: Marc Bergevin l’a réclamé, en 2015, et Byron a enfin pu profiter de cette opportunité pour devenir un rouage important du Canadien, particulièrement en désavantage numérique. C’était la deuxième fois qu’une organisation du Québec lui donnait une chance d’étaler ses habiletés, après les Olympiques de Gatineau neuf ans plus tôt dans la LHJMQ.

Aujourd’hui, même si ses racines familiales seront toujours bien implantées à Ottawa, Byron semble être devenu un Québécois à part entière. Il vient de passer les deux derniers étés à Montréal et il avait fait sourire un peu tout le monde au Centre Bell lorsqu’il s’était présenté sous le nom de Paul Biron (à la française) lors de l’ouverture locale de la saison du Tricolore, en 2016. Et à chaque fois qu’il se retrouve dans le vestiaire après un entraînement ou un match, il s’efforce de s’exprimer dans la langue de Molière quand il répond aux questions des journalistes francophones.

Byron rêve maintenant de gagner la coupe Stanley à Montréal, dans l’uniforme du Canadien. Et comme tout amateur de hockey montréalais qui se respecte, il veut vaincre les Sénateurs chaque fois que les deux équipes ont rendez-vous.

«Pour moi, les Sénateurs sont de grands rivaux. La rivalité entre les deux équipes est devenue intense depuis les confrontations passées en séries éliminatoires. Je sais que beaucoup de mes amis encouragent les Sénateurs. Ça me fait plaisir de les battre, même si ça agace mes amis! C’est toujours spécial de les affronter.»

Et Byron avoue que ce le sera au moins tout autant samedi soir alors qu’il vivra un deuxième match en plein air en carrière. Le 1er janvier 2016 à Foxboro, il avait marqué deux buts dans un gain de 5-1 contre les Bruins de Boston et Claude Julien lors de la Classique hivernale.

«Ce match a été l’une des plus belles expériences de ma vie. Je me souviens d’être arrivé sur la patinoire devant 68 000 spectateurs. En comparaison, le Centre Bell ressemblait à l’aréna d’une équipe junior.«

Bien que l’enceinte sera un peu moins gigantesque — la Place TD n’est pas le Gillette Stadium — Byron croit qu’il est possible de recréer une ambiance semblable à celle de la Classique hivernale, même si la température pourrait se situer autour des moins-10 Celsius, selon les prévisions initiales, et non près du point de congélation comme ce fut le cas à Foxboro.

«Chaque fois que nous affrontons Ottawa, il y a une ambiance de séries éliminatoires dans l’air. Il y a plus d’énergie. Les mises en échec sont plus nombreuses. Les matchs sont plus robustes.»

Malgré tout ce contexte, Byron va tenter d’aborder ce duel comme s’il était présenté au Centre Canadian Tire.

«Nous avons tous notre routine, nos habitudes avant les matchs, et c’est ce que je vais tenter de faire sans m’imposer trop de pression. La scène est plus vaste, les lumières vont briller davantage, mais en fin de compte, c’est un autre match de hockey. Et c’est ce que j’ai fait toute ma vie. Je m’occuperai de tout le reste après.»

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