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L'Ouest dominera-t-elle de nouveau la LCF?

Mark Taylor / La Presse Canadienne Photo: Mark Taylor
La Presse canadienne - La Presse Canadienne

L’Association Ouest a dominé la Ligue canadienne de football au cours des dernières années, mais c’est l’Est qui a mis la main sur les deux dernières coupes Grey.

De nouveau en 2018, plusieurs experts prédisent le haut du pavé aux clubs de l’Ouest, particulièrement aux Eskimos d’Edmonton et à leur joueur par excellence Mike Reilly, ainsi qu’aux Stampeders de Calgary, finalistes malheureux des deux derniers matchs de championnat.

Mais la montée en puissance de quelques clubs de l’Est et les interrogations chez certaines formations de l’Ouest pourraient mettre cette hégémonie à mal.

Voici un aperçu des forces en présence dans l’Ouest de la LCF.

Stampeders de Calgary (13-4-1 en 2017, 1ers, finalistes)

L’équipe ayant récolté le plus de victoires au cours des 10 dernières campagnes n’a pas l’habitude de se poser des questions. Pourtant, les Stampeders amorcent 2018 en transition.

À quelques jours du premier match, l’entraîneur-chef Dave Dickenson a encore plusieurs postes à confirmer au sein de ses effectifs. Le jeu au sol, les retours de botté, le spécialiste des courts gains et certains partants au sein de la tertiaire sont toujours à déterminer dans les dernières heures du camp.

«C’était inévitable avec le genre de saison morte que nous avons connue, avec tous ces gens quittant pour la retraite ou vers d’autres formations, a indiqué Dickenson. Je vois cette saison comme un projet. (…) Notre formation compte plusieurs nouveaux joueurs et nous devrons nous améliorer de semaine en semaine.»

Parmi les joueurs qui ont quitté, notons le spécialiste des sacs Charleston Hugues, échangé pour donner un peu de répit à la masse salariale. Le centre-arrière Rob Cote a pris sa retraite après 11 saisons. Le porteur de ballon Jerome Messam a profité de l’autonomie pour rejoindre les Roughriders de la Saskatchewan. Le quart canadien Andrew Buckley, très efficace en situation de courts gains, s’est aussi retiré, tout comme le demi de sûreté Josh Bell. Le demi de coin Tommie Campbell a quant à lui pris le chemin de Montréal et le secondeur Shaquille Richardson celui de la NFL.

Pour faire contrepoids, les Stamps ont ajouté le joueur de ligne offensive de l’année dans la LCF en 2016 Derek Dennis, de retour après une saison en Saskatchewan. Le receveur étoile Eric Rodgers se joint quant à lui à l’équipe après un passage dans la NFL, tandis que le demi Don Jackson tentera de combler la perte de Messam dans le champ-arrière.

Ce qui ne change pas à Calgary, c’est le brio de Bo Levi Mitchell. À moins d’une blessure, celui qui en sera à sa cinquième saison comme partant franchira la barre des 20 000 verges de gains par la passe en 2018. La déchirure musculaire au bras droit qui l’a diminué en 2017 est maintenant chose du passé et Mitchell espère qu’il pourra renouer avec ses succès antérieurs, qui ont fait de lui le joueur par excellence du circuit en 2016.

Blue Bombers de Winnipeg (12-6, 2es, éliminés en demi-finale de l’Ouest)

Dans une ligue où un bon quart partant fait toute la différence, les Bombers ont subi le pire contrecoup qui soit. Matt Nichols a subi une blessure au genou droit qui le tiendra à l’écart de quatre à six semaines.

Il s’agira donc de rester à flots en attendant son retour, ou couler à pic.

Positif, l’entraîneur-chef Mike O’Shea a affirmé qu’il avait une solution de rechange en Chris Streveler, Bryan Bennett et Alex Ross. Seul ce dernier a de l’expérience dans la LCF: 12 passes lancées en quatre matchs avec les Lions de la Colombie-Britannique la saison dernière.

Il semble toutefois que ce soit Streveler qui ait gagné la compétition au camp: O’Shea l’a annoncé comme partant après l’entraînement de lundi.

«Je pense qu’il nous donne une bonne chance de gagner, a déclaré l’entraîneur. Tout ne repose pas que sur les épaules du quart. Si nous exécutons nos jeux comme nous devons le faire, nous allons gagner.»

La défense, inconstante en 2017, devra palier à cette perte également. L’ajout du secondeur Adam Bighill, de retour de la NFL, ne devrait pas nuire: il a été sélectionné quatre fois au sein de l’équipe d’étoiles de la LCF.

Son arrivée, jumelée à celles du joueur de ligne Craig Roh et des demis défensifs Anthony Gaitor et Chandler Fenner, devrait aider les Bombers à améliorer leur marque de 42 revirements provoqués. Cette impressionnante statistique, deuxième de la ligue l’an dernier, avait été neutralisée par les 7144 verges accordés, qui plaçaient les Bombers à l’avant-dernier rang.

Eskimos d’Edmonton (12-6, 3es, éliminés en finale de l’Ouest)

Les Eskimos ont été éliminés à la suite d’un choix de jeu douteux. Tirant de l’arrière par sept points mais se trouvant à la porte des buts des Stampeders avec deux minutes à jouer, Jason Maas a plutôt choisi d’y aller pour un placement.

Son club n’a jamais récupéré le ballon et s’est incliné 32-28.

Avec la grande finale présentée devant leurs partisans cette saison, les Eskimos pourraient avoir l’occasion de faire oublier cette fin de match.

Tout repose toutefois sur les épaules du quart Mike Reilly, joueur par excellence en 2017 qui vient de connaître deux saisons consécutives d’au moins 5000 verges de gains aériens. À sa sixième saison comme général à l’attaque, Reilly pourra de nouveau compter sur un groupe de receveurs de premier plan en Derel Walker — de retour de la NFL —, Vidal Hazelton, Duke Williams, Kenny Stafford et Bryant Mitchell.

Il a quand même perdu deux cibles de choix: Brandon Zylstra, meilleur receveur du circuit en 2017, est passé aux Vikings du Minnesota, tandis qu’Adarius Bowman a été libéré et s’aligne maintenant avec les Bombers.

«Au sein de notre premier groupe, j’ai joué avec tous ces joueurs à un niveau ou un autre, a noté Reilly. Le niveau de confiance est très élevé.»

Si son attaque a mené le circuit Ambrosie, la défense des Eskimos se trouvait par contre en milieu de peloton l’an dernier. C’est pourquoi la ligne défensive a été morcelée: seuls Almondo Sewell et Kwaku Boateng ont conservé leur poste. Alex Bazzie et Jake Ceresna y ont été ajoutés.

L’équipe retrouvera aussi le secondeur J.C. Sherritt, qui a raté la dernière campagne en raison d’une déchirure du tendon d’Achille.

S’ils veulent soulever la coupe Grey devant leurs partisans, les Eskimos devront aussi éviter l’infirmerie. En 2017, un total de 346 matchs ont été perdus en raison de diverses blessures par leurs effectifs.

Roughriders de la Saskatchewan (10-8, 4es, éliminés en finale de l’Est)

À l’image des Alouettes, la grande question se situe au poste de quart chez les Riders. Le directeur général et entraîneur-chef Chris Jones a fait son choix quant à celui qui amorcera la campagne, mais il n’a pas encore dévoilé son jeu.

Il dispose de deux options: le nouveau venu Zach Collaros ou le Canadien Brandon Bridge.

Les Riders ont acquis Collaros des Tiger-Cats de Hamilton en janvier pour un choix de deuxième tour. Le quart de 29 ans a dominé la LCF pour le jeu aérien en 2015 avant de subir une blessure au genou qui a mis fin à sa campagne. Il est revenu au jeu à mi-chemin de 2016, mais n’a jamais retrouvé sa forme des beaux jours. En fait, il a perdu ses 12 derniers départs.

Après qu’il eut connu des ennuis à son premier match avec les Riders, Jones a admis que Collaros était «un peu rouillé».

«Il a amorcé tant de matchs et en a gagné tant qu’il ne restera pas rouillé éternellement», a argué Jones.

Bridge a fait équipe avec Kevin Glenn l’an dernier, un mentor qu’il a grandement apprécié. Le duo a tenu le coup jusqu’à ce qu’il se frotte aux éventuels vainqueurs de la coupe Grey, les Argos de Toronto, en finale de l’Est.

L’équipe a aussi brassé ses cartes au sein de son groupe de receveurs en laissant partir les vétérans Rob Bagg, Bakari Grant et Chad Owens. Elle compte toujours sur le polyvalent Duron Carter, utilisé aussi en défense, et sur Namaan Roosevelt.

Lions de la Colombie-Britannique (7-11, 5es, exclus des éliminatoires)

Wally Buono devait quitter la Ligue canadienne à la conclusion de la dernière campagne. Mais après avoir présenté une fiche de 1-6 en fin de saison et avoir été exclu des éliminatoires, il a décidé de revenir pour un dernier tour de piste.

Il a embauché Ed Hervey pour occuper le poste de directeur général afin de se concentrer sur la gestion quotidienne du club. Hervey, congédié du même poste avant la dernière campagne, a décelé plusieurs problèmes chez les Lions.

L’équipe a occupé le dernier rang de la LCF pour les sacs accordés et la pression sur ses quarts, en plus d’être dans le dernier tiers pour les sacs obtenus et la pression appliquée. Le quart Jonathon Jennings a aussi mené la ligue pour les interceptions. Les Lions ont éprouvé des ennuis au sein des unités spéciales, autant en retours de bottés qu’en couverture de retours.

Tout cela n’est sûrement pas étranger à l’arrivée de 33 nouveaux visages au sein de la formation. Les Lions compteront sur six nouveaux partants sur la ligne d’engagement, huit en défense et 13 au total. Autre changement notable: quatre nouveaux venus au sein de l’équipe d’entraîneurs de Buono.

Des refontes extrêmes ne sont pas toujours gages de succès et certains ont avancé qu’avec un départ de 5-2 la saison passée, les Lions n’avaient peut-être pas besoin d’un tel coup de barre. Quoi qu’il en soit, Buono espère tout simplement stabiliser l’équipe afin de permettre à Hervey d’embaucher son premier entraîneur-chef dans les meilleures conditions possibles.

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