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Sherbrooke, un choix naturel pour Lefebvre

Il n’y a rien de surprenant à ce que Sylvain Lefebvre ait songé à la ville de Sherbrooke pour y tenir son premier camp d’entraînement à titre d’entraîneur-chef des Bulldogs de Hamilton. Tant qu’à effectuer un retour au bercail au sein de l’organisation du Canadien, aussi bien poursuivre le raisonnement jusqu’au bout et y aller d’un retour aux sources dans son coin de pays.

Né il y a près de 45 ans à Richmond, en Estrie, Lefebvre a disputé deux saisons avec les Canadiens de Sherbrooke dans la Ligue américaine avant d’accéder à la LNH avec le grand club de Montréal en 1989. Il savait donc que ses joueurs, ses adjoints et lui seraient très bien accueillis dans ce qu’il appelle encore «les Cantons de l’Est» — d’autant plus que la fièvre du hockey y a repris de plus belle avec le retour d’une concession de la LHJMQ, le Phoenix de Sherbrooke, mené notamment par les anciens du CH Jocelyn Thibault et Stéphane Robidas.

Embauché par le Canadien en juin dernier, Lefebvre a vite saisi l’occasion de mousser la candidature de Sherbrooke quand il a constaté que l’organisation prévoyait déjà y tenir un match hors-concours le 3 octobre.

«À cause de la possibilité d’un lock-out dans la LNH, ce n’était pas clair si les Bulldogs allaient pouvoir tenir leur camp à Montréal ou devoir le faire ailleurs, et je me suis dit qu’on était aussi bien d’aller à Sherbrooke toute la semaine, pas seulement pour le match», a expliqué Lefebvre lors d’un entretien téléphonique, en parlant du camp sur glace qui s’est amorcé samedi au Complexe sportif Thibault GM et qui s’y poursuivra jusqu’à mardi, avant de se déplacer au Palais des sports Léopold-Drolet le lendemain.

«Finalement, on s’est dit qu’il valait mieux aller à un endroit où on serait sûr d’être bien et où l’environnement serait bon. Avec le nouvel aréna que Jocelyn Thibault et son groupe ont construit, on savait qu’on serait bien installé, a expliqué Lefebvre. Et puisque je connaissais le coin, ça devenait plus facile à organiser.»

Lefebvre y voyait aussi une façon de faire preuve de reconnaissance à l’endroit des amateurs de hockey de l’Estrie, qui ont appuyé le club-école du Canadien à Sherbrooke au milieu des années 1980.

«(Le camp) va permettre aux gens de la région de connaître nos jeunes espoirs, de voir le niveau de jeu de la Ligue américaine, comme ils l’ont vu dans le passé à Sherbrooke, a noté celui qui a disputé 14 saisons dans la LNH, d’abord avec le Tricolore de 1989 à 1992. Et aussi, étant donné que ce n’est pas trop loin (de Montréal), ça va permettre à Marc Bergevin et Michel Therrien, ainsi qu’à tous les recruteurs de l’organisation, de suivre attentivement l’évolution des jeunes espoirs de l’organisation.»

Puisqu’il y a lock-out dans la LNH, Lefebvre peut déjà compter sur 43 joueurs en ce début de camp. Parmi eux, on retrouve plusieurs jeunes qui ont disputé un bon nombre de matchs avec le CH l’hiver dernier, dont Louis Leblanc, Frédéric St-Denis, Blake Geoffrion, Michael Blunden et Aaron Palushaj, ainsi que des espoirs qui en seront à leurs débuts dans les rangs professionnels, tels que Brendan Gallagher, Jarred Tinordi, Morgan Ellis et Nathan Beaulieu. L’entraîneur n’aura donc pas à attendre la dernière phase du camp, en Ontario, pour commencer à travailler avec ses meilleurs éléments.

Lefebvre a donc pu s’épargner un mal de tête, celui de devoir dénicher des joueurs pour remplir des chandails. C’est habituellement ce qu’un entraîneur de la LAH doit faire pour avoir assez de patineurs pour organiser des matchs intra-équipe potables en première portion de camp. Mais cette année, le nombre de joueur présents n’a posé aucun problème.

«Il y a assez de joueurs pour composer pratiquement deux équipes complètes, ce qui va même nous permettre de disputer des matchs intra-équipe de trois périodes de 20 minutes, a noté Lefebvre. On va pouvoir faire différentes choses. Ça va rendre les choses plus intéressantes pour tout le monde.»

S’il était resté en poste avec l’Avalanche du Colorado, où il occupait un poste d’entraîneur adjoint depuis 2009, Lefebvre n’aurait actuellement aucun joueur à diriger puisqu’il aurait les mains liées par le lock-out. Il savoure donc doublement cette nouvelle opportunité d’emploi avec le Canadien, qui lui permet de passer à l’action dès maintenant.

«Depuis le mois de juin que j’ai l’emploi et j’avais hâte que ça commence, a reconnu Lefebvre, qui a par ailleurs deux saisons d’expérience comme entraîneur adjoint avec les Monsters de Lake Erie, le club-école de l’Avalanche. Tu as besoin d’une certaine période de préparation mais à un moment donné, tu as hâte que ça commence. Et maintenant, on peut dire que c’est parti. On est prêt et on est excité.»

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