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La sentence de Sandusky, l'exemple à suivre?

CALGARY – Deux victimes de l’ancien entraîneur de hockey junior Graham James aimeraient que le Canada suive l’exemple des États-Unis en ce qui concerne la sévérité des peines imposées contre les prédateurs sexuels.

L’ancien entraîneur-adjoint de l’équipe de football de l’université Penn State Jerry Sandusky a reçu sa sentence mardi: au moins 30 ans de prison. Le scandale d’abus sexuels sur des enfants a plongé l’université Penn State dans l’embarras et causé la perte de l’entraîneur Joe Paterno.

L’ancien attaquant des Flames de Calgary Theoren Fleury a dit qu’il était important d’envoyer un message clair et que les cas d’abus contre des enfants ne devaient pas être pris à la légère.

«La bonne nouvelle, c’est qu’il va passer le reste de sa vie en prison, mais j’aurais aimé qu’on lui donne la peine complète de 400 ans parce que cela aurait envoyé un message fort que ce genre d’action ne sera plus jamais pris à la légère», a dit Fleury, qui a été victime d’abus de la part de James au cours de sa carrière chez les juniors.

Sandusky, âgé de 68 ans, avait été reconnu coupable de 45 chefs d’accusation d’agression sexuelle contre 10 garçons au cours d’une période de 15 ans.

Fleury a ajouté qu’il souhaiterait voir le Canada utiliser la ligne dure contre les prédateurs sexuels et a blâmé le gouvernement fédéral pour son manque de leadership dans ce dossier.

«Je crois que nous pensons tous qu’il faudrait s’assoir et prendre ça au sérieux. Nous regardons en direction du gouvernement pour du leadership, mais il n’y a pas de leadership autour de ce problème. Nous préférons vraisemblablement enfoncer nos têtes dans le sable comme c’est le cas depuis des milliers d’années.»

Vers la fin des années 1990, James a purgé une peine de 18 mois après avoir reçu une sentence de trois ans et demi pour avoir agressé Sheldon Kennedy et deux autres joueurs.

Il a été libéré en 2000 et a quitté la vie publique jusqu’à ce que Fleury revienne à la charge contre son ancien entraîneur.

James a reçu une autre peine de deux ans en prison en mars dernier pour avoir agressé Fleury et son cousin, Todd Holt, quand ils ont joué sous ses ordres dans la Ligue de l’Ouest (WHL) dans les années 1980 et 90.

James pourrait toutefois être libéré dès la fin de l’année, ce qui a choqué autant les victimes de James que le public.

Fleury soutient avoir demandé à des politiciens au niveau fédéral de rendre plus sévères les sentences envers les pédophiles, mais n’a toujours pas reçu de réponses satisfaisantes.

«Lors de la prochaine élection, j’ai l’intention d’évaluer les partis en fonction duquel va prendre le leadership afin de renforcer les lois du pays. Nous avons besoin de peines plus sévères. Nous avons de plus grosses prisons», a-t-il dit.

Kennedy, qui a dévoilé dans les 1990 avoir été abusé par James, aimerait aussi que les peines soient plus sévères.

Il a cependant rappelé que de plus longs séjours en prison n’étaient pas la seule solution et que le Canada était sur la bonne voie afin d’éduquer les citoyens et de prévenir les cas d’abus avant qu’ils se produisent.

«Je crois que nous avons eu notre Penn State avec le cas de Graham James il y a 14 ans. Quand je vois ça, je crois que le Canada est sur la bonne voie», a déclaré Kennedy.

«Je pense toutefois que d’envoyer quelqu’un en prison pour le reste de sa vie n’est pas la seule solution, même si c’est une bonne sensation. Pour nous, notre meilleure défensive est la prévention et l’éducation des masses. Il faut aussi encourager les témoins à parler.»

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