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Une pause salutaire pour le cycliste Hugo Barrette

Frédéric Daigle, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Hugo Barrette veut mettre la main sur une, voire deux médailles d’or aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2020. Afin d’y arriver, le cycliste des Îles-de-la-Madeleine a revu de fond en comble ses méthodes à l’entraînement. Ses récents résultats aux Championnats panaméricains laissent croire qu’il a fait ces changements pour le mieux.

«Ça s’est vraiment déroulé à la perfection, a raconté à La Presse canadienne celui qui a amorcé ce processus de qualification de brillante façon, remportant deux médailles d’or, en keirin puis au sprint, à Aguascalientes, au Mexique, le week-end dernier. C’est la première étape des qualifications et celle qui donne le plus de points. C’était important pour moi, car je n’ai pas d’équipe pour m’aider à me qualifier. J’ai vraiment commencé en lion. Je ne me suis jamais senti aussi fort sur la piste. Tout était à point.

«La grosse différence, c’est au keirin, a ajouté celui qui a défendu son titre au Sprint. Je pense que c’est l’épreuve — toutes épreuves internationales confondues — que j’ai le plus dominée de ma vie. Ça a super bien été, j’étais confiant. Il n’y avait aucun doute dans ma tête que j’allais gagner. J’ai d’ailleurs gagné toutes mes courses ce jour-là. C’est un bon gage de la façon dont ça va se passer cette saison.

«Je suis très rapide en ce moment, mais ce qui a fait la différence dans ces championnats, c’est ma confiance en mes décisions et leur précision. Je suis conscient qu’aux JO, c’est une erreur tactique qui a fait en sorte que je termine 13e. On veut s’assurer que ça ne se reproduise pas. J’ai essayé de nouvelles stratégies.»

Barrette et son nouvel entraîneur, le Français Franck Durivaux, ont abordé ce cycle de qualification d’une façon plutôt inusité: les deux hommes ont convenu de prendre une pause de trois mois!

«Ce n’était pas un arrêt complet: je m’entraînais quand même deux fois par jour. Je voulais me ressourcer, mais aussi profiter du moment pour m’élever à un autre niveau en tant qu’athlète. On a des courses presque chaque mois et entre elles, on veut se reposer, alors c’est l’entraînement qui encaisse le coup. Ça a été une super décision. Ça regarde bien pour le reste, surtout que je crois que la forme va monter au cours des prochaines semaines.»

L’athlète de 27 ans cherchait aussi à se mettre dans un autre état d’esprit avant de se lancer dans ce processus.

«L’entraînement, c’est ce qui me passionne, je voulais y trouver du plaisir. Nous sommes quand même à deux ans des Jeux et même si ça a commencé en force, il faut être capable de maintenir ce niveau de motivation tout en s’assurant de progresser. Il faut que mentalement, tu sois prêt à aller au boulot. C’est ce qu’on a fait en laissant de côté les courses pour un petit moment.»

Barrette et Durivaux, embauché par Cyclisme Canada il y a un an pour remplacer l’entraîneur national Erin Hartwell, parti diriger la sélection de Trinité-et-Tobago, en ont aussi profité pour apprendre à mieux se connaître.

«Tu peux avoir le meilleur entraîneur au monde, mais la clé, c’est la relation entre l’athlète et l’entraîneur, pas seulement des plans d’entraînement. (…) Nous ne sommes pas des robots. Ça prend une période d’apprentissage, qu’on apprenne à se connaître, à s’écouter. Maintenant que ça fait un an qu’on se connaît, ça regarde bien pour l’avenir. On se comprend bien. C’est essentiel.»

En raflant les deux compétitions d’Aguascalientes, Barrette a mis d’importants points en banque pour Tokyo 2020. Le processus de qualification sera éreintant: les Championnats panaméricains 2019, les Championnats du monde 2019 et 2020, ainsi que les trois meilleurs résultats des six Coupes du monde des deux prochaines années serviront de qualification. Il ne croit pas avoir atteint un sommet trop rapidement en remportant ces deux premières courses.

«Au contraire, c’était essentiel (de remporter ces médailles), souligne-t-il. Si je veux penser à une médaille olympique, il faut que je sois capable de gagner mes continentaux. Il faudra maintenant aller chercher d’autres podiums cette saison et aux Mondiaux. C’est une progression. Je veux vraiment aller chercher une médaille aux JO, mais les Mondiaux sont aussi très prestigieux. C’est là que ça se passe dans notre sport chaque année. C’est là où je veux être au sommet.»

Barrette peut mettre toute son énergie sur sa préparation parce qu’il est bien entouré: le Madelinot bénéficie depuis un peu plus d’un an de l’appui de B2Dix, qui lui permet de peaufiner tous les détails de son entraînement. Il a même commencé à consulter le préparateur mental Jean-François Ménard, ce qu’il n’avait jamais fait auparavant. Et il n’a pas à se soucier de ses états financiers.

«On est chanceux au Canada: on peut faire ça à temps plein, grâce à l’appui de Sports Canada. Au Québec, on est doublement chanceux, car Sports Québec double la mise. Je peux aussi bénéficier de mes commanditaires personnels, dont Oakley et Desjardins, qui me permettent de ne pas penser à ça.»

Barrette reprendra le collier à la fin octobre, avec la Coupe du monde de Milton, en Ontario. Suivront ensuite les étapes DE Berlin, Londres, Cambridge (en Nouvelle-Zélande) et Hong Kong, avant de clore la saison par les Mondiaux 2019, disputés à Pruszkow, en banlieue de Varsovie, en Pologne.

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