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Décès de l'ex-journaliste sportif Marc Simoneau

MONTRÉAL – Marc Simoneau, une légende du journalisme sportif au Québec et qui a aussi été impliqué en politique municipale, s’est éteint vendredi, à Québec, à la suite d’une longue lutte contre le cancer. Il était âgé de 72 ans.

Après une carrière de fonctionnaire au ministère du Revenu du Québec, M. Simoneau a bifurqué vers le monde des médias au début des années 70, où il a fait sa marque à la radio de Québec à CHRC et CJRP. Outre son émission quotidienne en soirée, il participait également à l’émission matinale, animée par André Arthur, dans les années 1970 et 1980.

Marc Simoneau a aussi été directeur des sports à CJRP, et animé la tribune téléphonique de CKVL, à Montréal, pendant quelques années.

Il a également été commentateur sportif à Télé-Capitale.

En raison de son style à l’emporte-pièce et de ses prises de position tranchées, qui ne laissaient place à aucun doute, Marc Simoneau a fait le délice des amateurs de sports de Québec, surtout au moment de la féroce rivalité entre le Canadien et les Nordiques.

Alain Crête, un animateur au Réseau des Sports qui a décrit les matchs des Nordiques à la radio pendant une dizaine d’années durant les années 80 et 90, affirme sans hésitation que Marc Simoneau a marqué le visage du sport à Québec comme personne d’autre.

«C’est un fait indéniable. À l’époque, il n’y avait pas de chaînes spécialisées, il n’y avait pas d’internet, il n’y avait pas de médias sociaux. C’était la radio et Marc dominait le marché de la radio à Québec. C’était vraiment un personnage. Il était partout; dans les promotions, les endroits publics, les festivals, les tournois. C’est un gars qui a mis beaucoup d’heures dans son métier. C’est sûr qu’il a été la personnalité publique la plus en vue à Québec dans le monde du sport. Il était connu non seulement à Québec, mais partout au Québec.»

François Beaulé, un ami proche du défunt et collègue de travail pendant 20 ans, s’est rappelé d’un homme qui n’a jamais essayé de se mettre au-dessus de la mêlée, mais qui avait le souci de livrer un produit de qualité.

«C’est un gars qui travaillait un grand nombre d’heures par jour pour livrer la meilleure information possible, et il a vraiment marqué le sport dans la grande région de Québec. Je pense qu’à travers le Québec, quand tu nommais Marc Simoneau, pas mal tout le monde savait qui il était.

Pierre Saint-Arnaud, un journaliste à La Presse Canadienne qui a aussi côtoyé Marc Simoneau durant les années 80 à CJRP, se souvient des longues journées de travail de l’animateur.

«Je me rappellerai toujours de lui comme un travailleur infatigable. Il entrait tôt le matin, à 5 h, et il n’était jamais sorti avant 8, 9 et même 10 heures le soir. Il travaillait sans arrêt, il était toujours au téléphone, toujours à faire des recherches. J’ai toujours été surpris qu’il ait deux oreilles de la même grosseur, parce qu’elles servaient sans arrêt au téléphone!», a-t-il d’ailleurs illustré.

Le maire Labeaume touché

Après sa carrière journalistique, M. Simoneau s’est lancé en politique municipale. Il a été élu conseiller dans l’arrondissement Beauport, à Québec, en 2005, poste qu’il a occupé jusqu’à son décès.

Dans un point de presse impromptu, vendredi après-midi, le maire Régis Labeaume, ému, a parlé d’une grande perte pour la Vieille Capitale.

M. Labeaume a confié s’être rendu pour la dernière fois à son chevet, mercredi. Il a dit avoir vite compris que Marc Simoneau avait pris la décision de mourir. Il s’était lui-même débranché de tout équipement médical, notamment du respirateur.

«On est allé le voir lundi et mercredi, a relaté M. Labeaume en entrevue à La Presse Canadienne. Lundi, c’est là où il nous a annoncé qu’il ne se présenterait plus. Et mercredi, on nous a dit qu’il serait envoyé aux soins palliatifs. Nous savions que c’était la dernière fois qu’on le voyait. (Mercredi), il ne voulait pas nous voir longtemps… Il était très stressé, très nerveux. Il avait débranché l’oxygène et avait décidé de se laisser mourir. C’était très impressionnant.»

Devant les médias, le maire s’est également rappelé de la carrière journalistique du disparu. Avec humour, il a commenté les analyses parfois très particulières de l’homme de radio.

«J’avais des billets de saison des Nordiques et quand on sortait du Colisée, on ouvrait la radio pour entendre Marc. Il était imparfait; des fois, il était tout croche à la radio, mais on l’aimait parce qu’il était authentique. Il faisait du Labeaume en masse, si vous voulez mon opinion!», a comparé le maire de Québec.

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