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David Veilleux : place au Tour de France

L’athlète de Cap-Rouge sera le premier cycliste né au Québec à participer au Tour de France, qui commence le 29 juin en Corse. Il a discuté avec Métro de son impressionnante saison et de sa participation à la Grande Boucle.

Déjà connu des mordus de vélo québécois, David Veilleux a fait beaucoup parler de lui dans les médias récemment grâce à ses bonnes performances. Au début du mois de juin, il a remporté la première étape du Critérium du Dauphiné et a conservé le maillot jaune de meneur dans les deux étapes suivantes. Le week-end dernier, il a terminé en tête aux Boucles de la Mayenne. Décidément, il est prêt à croiser le fer avec l’élite mondiale du vélo.

Quand vous avez commencé la saison, pensiez-vous offrir des performances aussi impressionnantes?
Je ne m’attendais pas à obtenir ces résultats, surtout au Dauphiné. La Mayenne, ça fait juste confirmer. C’est une course plus accessible. J’ai déjà gagné une épreuve de ce niveau l’an dernier. C’est un peu moins surprenant.

Pouvez-vous expliquer ce que vous avez vécu en remportant la première étape du Critérium du Dauphiné et en conservant le maillot jaune?
C’était un rêve qui se réalisait. J’ai apprécié chaque kilomètre où j’ai porté le maillot jaune. C’est une occasion unique. J’ai eu la chance de remporter la première étape, ce qui m’a mis en tête du classement général. Cela m’a permis de contrôler avec mon équipe et de conserver le jaune jusqu’au contre-la-montre. Ces journées-là ont été un beau bonus.

Vous avez terminé l’épreuve au 60e rang, à 55 minutes du gagnant. L’expérience a-t-elle été satisfaisante pour vous?
Pour certains coureurs, le classement final est important dans ce genre de course. Mais le niveau est tellement élevé. Je suis encore jeune. Ce n’est pas du tout dans mes ambitions d’être en haut du classement final. Je veux aller chercher des résultats sur des étapes. Pour moi, ma course était une réussite après la première étape.

Vos résultats vous ont valu une participation au Tour de France. Le rêve de tout cycliste quoi.
Tout à fait. Le Tour, c’est la première course en Europe que j’ai vue. Ça reste l’objectif pour tous les coureurs.

À quoi ressemble votre préparation en vue de la Grande Boucle?
La semaine avant le Tour, je ne m’imposerai pas un trop gros volume d’entraînement, pour conserver mes forces et entamer la course avec un bon niveau d’énergie. Je dois être capable de traverser les trois semaines.

Quel sera votre rôle au sein de l’équipe Europcar durant la compétition? Devrez-vous appuyer les meneurs, Pierre Rolland et Thomas Voeckler?
Pierre Rolland a des ambitions qui sont réalistes pour le classement général. Tous les jours, ce sera primordial pour lui d’être bien placé. Thomas Voeckler approche le tour dans l’optique de décrocher des victoires d’étape. Il devra profiter de ses chances. Il aura besoin de beaucoup d’aide dans les journées qu’il va cibler. Ma course dépendra de ces deux coureurs-là.

Et quels sont vos objectifs personnels pour le Tour?
Je veux être utile. Si Thomas ou Pierre obtiennent du succès, je veux sentir que je les ai aidés. J’espère aussi me rendre jusqu’aux Champs-Élysées, mais je mets mon travail d’équipe en haut de la liste.

De quoi a l’air la vie au sein d’une équipe cycliste professionnelle?
Le cyclisme est vraiment un sport d’équipe. On ne le réalise pas toujours, car on parle plus des gagnants, mais, par exemple, je n’aurais jamais gagné les Boucles de la Mayenne si j’avais été seul. J’avais besoin de l’aide de mes coéquipiers pour rester devant. C’est un peu ingrat, mais on réussit quand même à avoir un esprit d’équipe solide.

Est-ce qu’on peut s’attendre à vous voir aux Grands Prix cyclistes de Québec (13 septembre) et de Montréal (15 septembre)?
Oui, c’est un grand objectif pour moi. Je ne manquerai pas ces courses. Je pourrai être en contact avec les spectateurs d’ici. La beauté des compétitions de vélo, c’est gratuit. Tout le monde a accès au parcours. Et si les gens veulent me voir courir et me féliciter, ça me fera très plaisir.

Le Canada compte, entre autres, sur Ryder Hesjedal, Dominique Rollin et vous même. Considérez-vous que le cyclisme local est en bonne santé?
On a plusieurs Québécois sur le circuit international. Plusieurs Canadiens aussi. Nous sommes une petite nation qui n’est pas reconnue pour le vélo, mais nous avons du potentiel. Le sport est assez populaire et attire les jeunes. Nous commençons à avoir un bon niveau international.

Il n’y a pas si longtemps, vous pédaliez sur les routes de Cap-Rouge. Maintenant, vous allez participer au Tour de France. Comment réussit-on une telle transition?
C’est un processus qui prend plusieurs années. Cela demande de la persévérance. Vous devez avoir un plan et le suivre. Vous avez aussi besoin d’un peu de chance, d’avoir les bons contacts et des occasions. Je suis content d’avoir eu un bon entourage qui m’a aidé à avancer.

Êtes-vous surpris de toute l’attention que vous avez récemment reçue de la part des médias et de la population?
Ma famille m’en parle et me dit que je suis beaucoup suivi, mais, étant à l’extérieur, je ne le réalise pas complètement. C’est peut-être un avantage. Ça me permet de garder les deux pieds sur terre et de bien me préparer. Je ne m’attendais pas du tout à cela. Je fais du vélo pour moi. Je veux me dépasser, repousser mes limites à chaque course. Tant mieux si je suis le premier Québécois, et tant mieux si je peux inspirer quelques personnes.

À la rescousse
Vous avez dit que votre rôle au Tour de France sera d’appuyer Pierre Rolland et Thomas Voeckler. En quoi cela consiste exactement?

  • «L’ennemi numéro un du cycliste est le vent. S’il y a quelqu’un devant toi qui te protège, tu dépenses beaucoup moins d’énergie pour pédaler. Le but est donc d’avoir des coureurs devant. C’est, entre autres, ce que je ferai. Moi et mes coéquipiers, nous devrons aussi nous assurer que Pierre et Thomas aient de la nourriture et de l’eau, que nous irons chercher dans les autos qui nous suivent.»
  • «Il faut aussi penser au positionnement dans le peloton. Tout le monde veut être devant, tout le monde veut être protégé. Il est important d’avoir quelqu’un qui ouvre le chemin dans le peloton. Également, si jamais il y a un problème durant une chute, nous devons rester avec le leader pour l’aider à revenir dans le groupe de tête.»

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