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Jacques Rougeau: le gars d’ici parmi les grands

Jacques Rougeau, à son école de lutte Photo: Denis Beaumont / Journal Métro

bandeau spécial nostalgieParmi les grandes vedettes de la lutte de la fin des années 1980 et du début des années 1990, un Québécois a fait sa marque.

Entre Hulk Hogan, Undertaker, Shawn Michaels et Bret Hart, il y avait Jacques Rougeau Jr. Son personnage le plus mémorable, à mon avis, était The Mountie, un méchant (heel) habillé en police montée qui s’amusait à dire aux Américains leurs quatre vérités.

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Mais il y a aussi eu les équipes qu’il a formées avec son frère, Raymond, à son entrée dans la WWF (maintenant la WWE), et avec Pierre Carl Ouellet, avec qui il a gagné le titre plus tard dans sa carrière.

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Il m’a accueilli dans son local, où il entraîne toujours des lutteurs, dont son imposant fils Cédric, à Montréal-Est, pour parler des grands moments de sa carrière.

«À l’âge de 9-10 ans, des gars comme Abdullah the Butcher et Jos Leduc venaient tous chez nous le dimanche pour préparer les galas du lundi soir au centre Paul-Sauvé», raconte celui dont le père, Jacques Rougeau Sr. a été un des piliers de la lutte au Québec.

Bref, il a trempé dans le catch, comme diraient nos amis français, toute sa vie. À 17 ans, il travaillait pour la Stampede Wrestling, de Stu Hart, le père de Bret. Il est ensuite allé peaufiner ses techniques aux États-Unis et brièvement au Mexique.

En 1986, il fait le saut dans la WWF. «J’étais content que Raymond ait pu venir avec moi. On était deux à entrer dans la jungle. C’était un milieu difficile.»

Ce n’était pas seulement l’horaire fou de la WWF – «on faisait le tour du monde 25 jours par mois» –, qui compliquait les choses, mais aussi les relations pénibles avec certains autres lutteurs. «Les British Bulldogs n’étaient pas très gentils, se souvient Rougeau. Je me suis déjà battu avec eux en dehors du ring. J’ai dû me tenir debout, car ils faisaient de l’intimidation.»

Après quelques années à la WWF, les frères Rougeau ont fait un changement majeur, ils sont passés de gentils (baby face) à vilains (heel). «On avait peur de décevoir les Québécois, mais c’était ça où on s’en allait tranquillement vers la sortie, reconnaît Rougeau. Une fois qu’on avait accepté le fait qu’on allait être des heel, on en est devenus des maudits bons. Je me suis aperçu que j’avais un petit côté trou de cul.»

Ce «petit côté», il l’a exploité à fond avec The Mountie, en torturant ses adversaires avec son pistolet électrique (shockstick). Il a d’ailleurs remporté le titre de champion intercontinental dans la peau de ce personnage grâce à une victoire contre le grand Bret Hart. Rougeau a perdu la ceinture deux jours plus tard contre Rowdy Roddy Pipper.

«C’était des gros combats pour un petit Québécois», dit-il. En effet, M. Rougeau.

Plaisants ou pas?
Jacques Rougeau a accepté de parler des lutteurs avec qui il a eu du plaisir à travailler dans le ring et de ceux avec qui c’était moins agréable de croiser le fer.

Les plus agréables: «Le Big Boss Man [Raymond Trayler, décédé en 2004] a probablement été le lutteur avec qui j’ai eu le plus de plaisir à travailler. Nous avions une belle rivalité entre la police canadienne et américaine et il faisait attention pour ne pas blesser ses adversaires. Il était généreux dans le ring.» Rougeau avait aussi de bons mots pour l’Undertaker, les Rockers (Marty Jannetty et Shawn Michaels) et, bien sûr, Hulk Hogan.

Les moins agréables : «Ultimate Warrior [James Hellwig, décédé en 2014] n’avait pas appris à donner un coup de la corde à linge sans t’arracher la tête. Même chose avec les Road Warriors. Quand ils te rentraient dedans, tu perdais le souffle. Macho man Randy Savage [Randy Poffo, décédé en 2011], pour sa part, était le fun dans le ring, mais un mal de tête à l’extérieur. Son personnage avait pris le dessus sur lui dans la vraie vie.»

Jacques Rougeau produit maintenant des galas de lutte familiale. Il y a en d’ailleurs un le 28 décembre à Verdun. Malheureusement, tous les billets sont déjà vendus.

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