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Les Jeux de Sotchi ont consacré Bilodeau

Photo: Archives Métro

MONTRÉAL – Le Canada n’a pas remporté son pari aux Jeux olympiques de Sotchi. Dans la foulée des succès remportés à Vancouver quatre ans plus tôt, les dirigeants du Comité olympique canadien avaient placé la barre haute, très haute.

Après avoir établi un record de 14 médailles d’or en 2010, on s’est mis à rêver au sommet du classement au total des médailles. Le Canada a finalement terminé les Jeux de Sotchi au quatrième rang avec une récolte de 25 médailles, une de moins qu’à Vancouver.

Les Jeux de Sotchi auront été un succès pour la Russie et son président Vladimir Poutine, mais à quel prix! Pour accueillir les jeux dans cette station balnéaire de la mer Noire, on aura dépensé quelque 51 milliards $ US.

Voici quelques images fortes qu’on garde de ce grand rendez-vous.

Alexandre, le conquérant

Déjà entré dans l’histoire en 2010 en devenant le premier Canadien à gagner une médaille d’or lors de Jeux olympiques présentés en sol canadien, Alexandre Bilodeau a obtenu la consécration à Sotchi.

Défié par son jeune coéquipier Mikaël Kingsbury, Bilodeau a défendu avec succès son titre olympique — le premier bosseur à le faire — grâce à une spectaculaire descente en finale.

La vive rivalité entre Bilodeau et Kingsbury pendant les mois qui ont précédé les Jeux olympiques aura permis aux deux skieurs de repousser leur limite et de survoler la compétition.

Deux jours plus tôt, les soeurs Justine et Chloé Dufour-Lapointe avaient lancé la fête en signant un doublé mémorable sous les réflecteurs au parc extrême de Rosa Khoutor.

Les skieurs acrobatiques canadiens ont d’ailleurs largement contribué aux succès de l’équipe en ramenant neuf médailles de Sotchi en 10 épreuves.

Pour les débuts du slopestyle au programme olympique, les attentes étaient élevées dans le camp canadien. Les plus optimistes s’étaient même mis à rêver d’un triplé chez les hommes. La réalité a été tout autre. Mark McMorris, victime d’une fracture aux côtes à moins de trois semaines des jeux, a sauvé la mise avec une médaille de bronze.

Les surprises sont venues de l’Ontarienne Dara Howell et de la Québécoise Kim Lamarre, respectivement médaillée d’or et de bronze de l’épreuve féminine.

Marie-Philip, la magicienne

Le hockey féminin se limite encore trop à une rivalité Canada-États-Unis. N’empêche que la finale du tournoi olympique aura offert un spectacle enlevant.

Et encore une fois la Beauceronne Marie-Philip Poulin s’est révélée la joueuse des grandes occasions.

En retard de deux buts avec seulement 3:26 à faire à la troisième période, les Canadiennes ont créé l’égalité et vaincu les Américaines 3-2 en prolongation grâce au deuxième but du match de Poulin.

Il s’agissait d’un quatrième titre olympique consécutif pour les Canadiennes.

Poulin avait aussi marqué les deux buts dans la victoire de 2-0 aux Jeux de Vancouver.

Leurs confrères ont également défendu leur titre olympique, mais ce succès n’a pas égalé la victoire dramatique de 2010 contre les Américains.

Carey Price, le gardien du Canadien, s’est montré sans reproche. Il a terminé les Jeux avec une fiche de 5-0, une moyenne de buts alloués de 0,59 et un taux d’arrêts de 97,2 pour cent. Il a alloué seulement trois filets sur 106 lancers.

La loi du sport

Au chapitre des déceptions, l’équipe de patinage de vitesse courte piste visait cinq médailles. Elle en a finalement ramené trois (1-1-1).

On se souviendra surtout des chutes inexplicables, dont celles des têtes d’affiche Charles Hamelin et Marianne St-Gelais dans leurs épreuves individuelles, qui ont semé la consternation au sein de l’équipe.

Humiliation russe

La Russie a certes dominé ses jeux, tant pour le total de médailles (33) que pour le nombre de breloques d’or (13). Mais l’élimination de son équipe masculine de hockey dès les quarts de finale — défaite de 3-1 contre la Finlande — a constitué un drame national.

Le hockey, sport roi en Russie, constituait l’événement le plus attendu des Jeux de Sotchi et le président Poutine avait fait de la victoire finale une question d’honneur.

Du coup, la Russie n’a plus gagné l’or au tournoi de hockey depuis les Jeux de 1992.

La vague orange

Rarement a-t-on assisté à pareille domination dans une discipline aux Jeux olympiques que celle des Pays-Bas en patinage de vitesse longue piste.

À Sotchi, les patineurs néerlandais ont remporté 23 médailles, avec huit titres sur 12.

Avec cinq médailles, Ireen Wüst a été couronnée l’athlète la plus médaillée de la compétition avec deux médailles d’or et trois d’argent.

Retour au bon sens

Échaudées par la démesure des Jeux de Sotchi, plusieurs villes hésitent désormais à se lancer dans l’aventure olympique. À un tel point, que Pékin et Almaty, au Kazakhstan, sont les deux seules villes candidates à l’organisation des Jeux d’hiver de 2022 après les retraits de Stockholm, Oslo, Cracovie, en Pologne, et Lviv, en Ukraine.

Ce phénomène a obligé les bonzes du CIO à revoir leurs façons de faire et à faire preuve de plus de flexibilité, question de réduire les coûts liés à la présentation de l’événement.

Le CIO a ainsi approuvé l’instauration d’un nouveau système permettant aux villes candidates de tenir des épreuves sportives dans une autre ville du même pays ou même dans un pays limitrophe.

Sage décision, surtout quand on considère l’héritage laissé à Sotchi. Neuf mois après la fin des jeux, Sotchi ressemble à une ville fantôme et les installations sont pour la plupart laissées à l’abandon.

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