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Beterbiev a les yeux sur les Jeux de Rio

Photo: Getty Images

MONTRÉAL – Le boxeur Artur Beterbiev a au moins deux rêves qu’il caresse, dont un que l’on n’aurait plus soupçonné. Un peu tout le monde savait qu’il veut devenir champion du monde des mi-lourds, mais il aspire aussi à se voir décoré d’une médaille d’or olympique, un objectif dont la fenêtre de réalisation n’est plus tellement grande.

Pour cette raison, Beterbiev veut participer aux Jeux de Rio de Janeiro, en août. Il y tient mordicus en fait, malgré les réticences d’Yvon Michel.

Beterbiev a clairement manifesté ses désirs mercredi, à l’issue de la conférence de presse visant à faire la promotion du gala du Groupe Yvon Michel (GYM), qui aura lieu ce samedi au Centre Bell et dont il sera la grande vedette.

«Je veux gagner une médaille d’or olympique. C’est probablement ma dernière chance d’aller aux Jeux, et je veux y participer. On va arranger quelque chose», a déclaré Beterbiev, par l’entremise d’un interprète, lorsque questionné au sujet des réticences du grand patron de GYM.

Âgé de 31 ans, Beterbiev a remporté la médaille d’or lors des Championnats du monde amateur à Milan, en 2009, mais n’est jamais monté sur un podium olympique en deux tentatives. En 2008, à Pékin, il s’est incliné en huitièmes de finale chez les mi-lourds avant de perdre en quarts de finale, quatre ans plus tard, à Londres chez les poids lourds, chaque fois à titre de représentant de la Russie.

Ce rêve de Beterbiev redevient possible à la suite de la décision de l’Association internationale de boxe amateure (AIBA), annoncée mercredi, de permettre aux pugilistes professionnels de participer aux Jeux de Rio.

Même si la porte s’ouvre dès 2016 pour les boxeurs professionnels, il ne faut pas s’attendre à en voir beaucoup à Rio parce que l’échéancier pour se qualifier est très court. Mais Beterbiev ne semble pas trop préoccupé par ce détail alors que Michel l’est. Et beaucoup.

«Notre devoir, c’est de permettre à nos boxeurs de remplir et d’atteindre leurs objectifs. Jusqu’à présent, tous les boxeurs nous ont dit que leur objectif est de remporter un championnat du monde. Artur est venu me voir et m’a dit qu’il aimerait aller aux Jeux olympiques. Si c’est possible, je vais voir. Je ne lui recommande pas, pas dans les circonstances actuelles. On va avoir une bonne discussion là-dessus, on en a déjà eu, et on a dit qu’on en reparlerait après le gala du week-end. Mais si c’est sa volonté et que ça devient possible, alors on va l’aider.»

Les réticences de Michel viennent du fait que Beterbiev devrait prendre part à un tournoi préparatoire en Amérique du Sud, au début de juillet, où il serait appelé à livrer au moins quatre combats sur une période de dix jours avant de participer aux Jeux un mois plus tard.

«Il ne pourra pas être à son sommet, à son meilleur. Je ne dis pas qu’il ne sera pas bon, mais il ne pourra pas être le meilleur qu’il peut être. C’est la raison pour laquelle je ne suis pas favorable. Mais encore une fois, après discussion, je vais faire ce qu’il faut pour le satisfaire», a fait savoir le grand manitou de GYM.

Techniquement, Michel a le pouvoir d’empêcher Beterbiev de participer aux Jeux olympiques. Mais c’est une option qui ne semble pas dans les cartes.

«Contractuellement, on pourrait l’en empêcher. Mais on ne veut pas se chicaner avec personne. On est en harmonie.»

Beterbiev pourrait annoncer ses intentions dès la semaine prochaine.

Un adversaire solide

En attendant de savoir si ce désir se concrétisera, Beterbiev (9-0-0, 9 K.-O.) tentera de poursuivre son travail de démolition depuis son entrée chez les professionnels contre l’Argentin Ezequiel Maderna (23-2-0, 15 K.-O.) dans un duel qui commencera sur le coup de minuit.

Ce sera son premier combat depuis sa victoire par mise hors de combat technique au septième round face à l’Américain Alexander Johnson, le 12 juin 2015 à Chicago. Une blessure à une épaule droite l’a contraint à l’inactivité tout ce temps. Mais il est totalement rétabli.

«Il n’y a plus de doute. On aurait pu revenir en compétition dès avril, mais on voulait reprendre où on avait laissé, avec un adversaire de très haut niveau. Ça nous donnait deux mois supplémentaires pour tester tout ce qu’on avait à tester, autant au niveau de la préparation que de la blessure», a expliqué l’entraîneur de Beterbiev, Marc Ramsay.

Si Beterbiev, selon Michel, est l’aspirant mondial le plus dangereux livre pour livre, il sera opposé à un rival solide, dont les deux défaites en carrière se sont produites à la suite de décisions, et qui n’a visité le tapis qu’une seule fois.

«Après (Tavoris) Cloud, Maderna est probablement le meilleur adversaire qu’Artur a affronté, affirme Ramsay. C’est un boxeur compétitif, qui ne monte pas dans le ring seulement pour toucher un chèque. Lors de ses deux défaites, il n’a pas que survécu, il a gagné des rounds. C’est un gars habile, résistant, qui n’a jamais perdu par K.-O. Il avait vraiment le profil qu’on recherchait.»

Quant à Maderna, il ne semble nullement impressionné par la réputation de rouleau-compresseur de son rival, allant jusqu’à prédire non seulement une victoire, mais qu’il s’agirait du dernier combat de Beterbiev.

Sept autres combats seront à l’affiche, dont un chez les poids lourds entre Oscar Rivas (18-0-0, 13 K.-O.) et l’Américain Jeremy Bates (26-17-1, 22 K.-O.). Les Québécois Sébastien Bouchard, Vislan Dalkaev et Dario Bredicean seront également au programme de la soirée.

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