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Les Portugais de Montréal fêtent leur triomphe à l’Euro

Photo: Mario Beauregard/Métro

Le vert et le rouge ont déferlé sur le boulevard Saint-Laurent dès le coup de sifflet final, qui a consacré les Portugais nouveaux rois du soccer en Europe, dimanche.

Rien ne représentait mieux la joie de la communauté portugaise de Montréal que le sourire fendu jusqu’aux oreilles du petit Malik, quatre ans, qui arborait fièrement son maillot de Ronaldo.

«Sais-tu que tu vas te rappeler de ça toute ta vie?» lui a demandé sa mère en pointant le défilé des partisans en liesse qui remontaient le boulevard Saint-Laurent au son des hourras et des klaxons.

C’est avec un bisou qui ne laissait aucune place à l’équivoque que Malik a fait savoir que oui, il n’oublierait pas de sitôt ce cadeau offert par sa Selecão.

Autour du Café Central, situé au cœur du quartier de la communauté, l’air était à la fête.

«Ça faisait 54 ans que je l’attendais, celle-là!» s’est réjoui Antonio, pour qui le premier triomphe du Portugal à l’Euro prenait des proportions bibliques, façon David contre Goliath.

«Le Portugal est 14 fois plus petit que la France et on  l’a battue! Demain, c’est congé pour tous mes employés parce que ce soir, c’est la fête!»

Ines et Simon, eux, n’ont aucune racine portugaise, mais ils sont catégoriques: leur équipe, c’est le Portugal.

«Nous habitons dans le quartier et c’est une communauté extrêmement attachante, ont-ils expliqué. Nous sommes contents pour eux, ça va donner une raison de célébrer!»

De son côté, Emilia, le dos voûté par l’âge, mais le regard rajeuni par le spectacle des petits et des grands en train de célébrer ensemble dans la rue Duluth, a résumé d’un seul mot le sentiment partagé par tous les Portugais de la métropole. «Comment on se sent? Feliz!»

Et à voir la joie éclater le long du boulevard Saint-Laurent, la alegria n’était pas près de s’estomper.

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Le coq ne chante plus
Les partisans de la France, eux, avaient les bleus. Le but compté à la 109e minute a soufflé en confettis leurs espoirs de voir les Tricolores ramener l’euphorie dans un pays qui a été particulièrement éprouvé au cours des dernières années.

«Je suis dégoûté!» disait Denis, venu à Montréal de Gatineau pour regarder la finale «en famille». Le désarroi était partagé par Arnaud et Jérôme, deux Français venus étudier à Chicoutimi et dont le cœur s’est fissuré em voyant les Bleus s’incliner devant le Portugal après avoir vaincu la redoutable Allemagne en demi-finale.

«Ç’aurait été génial que la France gagne après tout ce qui s’est passé chez nous. Mais bravo au Portugal!» Anthony, visiteur français croisé avec ses fils et sa conjointe au Barouf, sur Saint-Denis. Malgré une défaite amère, plusieurs partisans français ont été aperçus sur le boulevard Saint-Laurent pour applaudir les Portugais devant qui ils ont été obligés de s’incliner.

Dans L’Barouf, la Marseillaise entonnée par les partisans tout au long du match a vite cédé la place à des jurons bien gaulois après le coup de sifflet final. Les mines étaient basses et la bière, subitement, amère: plusieurs ont d’ailleurs préféré quitter l’endroit plutôt que de terminer leur verre.

Charles, à qui Métro a demandé s’il faisait plus mal de perdre la finale que de perdre sa copine, a trouvé source de réconfort dans la défaite. «C’est sûr que je vais pleurer toute la soirée. Mais je suis amoureux fou : l’Euro on pourra le gagner dans quatre ans, ma copine, je n’en trouverai jamais une autre comme elle.»

Tout n’était pas perdu malgré la déception, finalement.

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