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Le cochon de Gaza: la menace à quatre pattes

Photo: Marilyn productions

Un cochon peut-il régler la crise au Proche-Orient? Difficile à dire. Un porc est néanmoins la source de folles péripéties dans Le cochon de Gaza, où il met sens dessus dessous l’existence du pêcheur palestinien qui le recueille. «Ce film est un cri de rage comique, lance au bout du fil son réalisateur, l’auteur et journaliste Sylvain Estibal. Je voulais passer un message en dénonçant la situation, mais de façon rigolote, pour que les deux camps puissent le voir et, éventuellement, rigoler de l’absurdité de la situation.»

Il peut paraître curieux qu’un metteur en scène français qui habite en Uruguay décide de s’intéresser à cette question. Il n’en est rien. «C’est une des raisons qui expliquent pourquoi cela a été aussi difficile de monter le film, avance le principal intéressé. Beaucoup de gens m’ont dit que je n’avais pas de légitimité, que je n’étais ni Israélien ni Palestinien, que je ne vivais pas sur place. Ce que je leur répondais, c’est que le conflit a largement débordé le Proche-Orient… On est vraiment devant une situation où on a l’impression qu’il n’y a pas de solution et je pense qu’il y a beaucoup de gens qui ont une sorte de désespoir devant cette situation, qui ont envie de s’exprimer. Moi, je suis un peu le porte-parole de toutes ces personnes-là.»

Les longs métrages sur le conflit israélo-palestinien sont nombreux. Le cochon de Gaza, qui a été tourné dans l’esprit d’un opus de Charlie Chaplin et qui a remporté le César de la Meilleure première œuvre, cherche à ressortir du lot. «J’avais envie de faire une sorte de conte un peu absurde, se rappelle le réalisateur. Le défi, c’était de faire rire avec un sujet qui est vraiment délicat et tordu. De désamorcer les choses, de secouer un peu tout ça, de mettre un coup de pied là-dedans, pour voir si quelque chose de positif n’en ressort pas.»

Tête de cochon
Tourner avec des animaux n’est jamais évident. Il faut avoir un bon dresseur, suffisamment de récompenses et un horaire souple pour mettre les bêtes en confiance. Et même là, le succès n’est pas garanti et des problèmes peuvent survenir n’importe quand. «Notre cochon vietnamien nous a fait de grosses frayeurs, se souvient le cinéaste Sylvain Estibal en riant. Le premier jour de tournage, on avait une scène sur une barque. Il en a eu marre et a sauté à l’eau! Il a carrément disparu sous l’eau. Il y avait un plongeur de sécurité, mais il n’a rien pu faire. On s’est dit qu’on n’allait jamais le revoir, qu’il ne savait sûrement pas nager. Mais au bout de quelques secondes, il est réapparu. Perdre notre cochon dès la première journée aurait été une véritable catastrophe!»

Le cochon de Gaza
En salle dès vendredi

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