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Suremballage et gaspillage à la SQDC: aucun système de consigne en vue

SQDC

Une boutique de la Société québécoise du cannabis (SQDC).

Malgré des critiques de plus en plus vives, la Société québécoise du cannabis (SQDC) n’envisage pas pour l’heure de mettre sur pied une clause de recyclage ou de consigne sur les contenants de ses produits jugés suremballés.

«On n’est pas là présentement non, mais on essaie de voir ce qui avantagerait tout le monde», a expliqué le porte-parole de la SQDC, Mathieu Gaudreault, en entrevue avec Métro. Pour l’instant, nos fournisseurs ne reprennent pas l’emballage, donc ça va au recyclage.»

M. Gaudreault assure néanmoins que la société d’État «a entendu l’appel des consommateurs pour un plus grand respect de l’environnement et le moins de suremballage possible».

«On est constamment en réflexion. Ce sont des discussions qu’on a et qu’on continue d’avoir avec nos fournisseurs, à propos des produits futurs qui seront intégrés notamment.» -Mathieu Gaudreault, porte-parole de la SQDC.

Un employé de la SQDC, Raphaël, qui a préféré conserver son anonymat, a constaté que le recyclage est carrément négligé au sein de la société d’État.

«Le suremballage, c’est une des premières choses que mes collègues et moi avons observée. On n’était même pas ouverts qu’on savait déjà qu’on allait recevoir des critiques», a-t-il expliqué à Métro, ajoutant que chaque jour, près d’un client sur deux lui fait la remarque.

La réaction de ses patrons, qu’il a questionnés «à plusieurs reprises sur le sujet», le laisse sans mots. «Ils nous disent qu’on n’est pas plus pires que les autres. Ils ne prennent même pas en note nos commentaires ; on n’a pas du tout l’impression que ça va changer», a déploré l’employé.

Le produit de cannabis vendu sur les tablettes est remis au client dans une boîte de carton, dans laquelle se trouve un pot de plastique, à l’intérieur duquel des joints pré-roulés, par exemple, sont aussi emballés. Lorsque les produits sont acheminés par la poste, ils sont emballés dans une couche de plastique et une boîte de carton.

À la fin octobre, le Montréalais Jody Aveline avait déposé une pétition en ligne pour «forcer» la SQDC à cesser d’utiliser des emballages en plastique à usage unique sur ses tablettes. «L’utilisation de plastiques recyclés ou de bioplastiques aurait été une méthode plus écologique», avait expliqué le pétitionnaire, disant faire face à «un nouveau cannabis en plastique […] qui est à ajouter à l’épidémie de déchets». Plusieurs internautes avaient soutenu sa démarche.

Des obstacles légaux
À l’heure actuelle, la SQDC ne procède ni à l’emballage de ses produits ni à la pesée. «On reçoit tout ça de nos fournisseurs, qui, eux, doivent respecter des règles strictes de Santé Canada sur la manière d’emballer le cannabis, a précisé Mathieu Gaudreault. Il y a peu de latitude là-dedans.»

Appelé à réagir à ce propos, Santé Canada a souligné que «l’industrie est tenue de respecter certaines exigences en matière d’emballage des produits du cannabis». Elles ont été écrites pour «protéger contre la consommation accidentelle, s’assurer que les produits ne soient pas attrayants pour les jeunes» et fournir de l’information suffisante aux citoyens en vue d’une consommation «éclairée», a souligné le porte-parole de Santé Canada, André Gagnon. L’emballage «opaque» en plastique sert aussi à «empêcher la contamination du cannabis», a-t-il fait savoir.

Une porte-parole de RECYC-Québec, Brigitte Geoffroy, a confirmé à Métro que la société d’État n’avait «pas eu d’échanges avec la SQDC sur ses emballages pour le moment», même s’il n’est pas exclu «que des approches puissent être faites en ce sens». La SQDC ne fait pas non plus partie du programme Ici on recycle, qui a pour objectif d’appuyer les organismes à «prévenir la génération de résidus» pendant la conception et la distribution d’un produit.

D’après Mme Geoffroy, Eco Entreprises Québec, l’organisme représentant les entreprises qui mettent en marché des produits destinés au recyclage, «est aussi un intervenant intéressé à rencontrer la SQDC et à contribuer à sa réflexion sur les emballages écoresponsables».

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