Actualités

La lumière au bout du tunnel de l’endettement

Stéphane a hâte de redevenir un «Monsieur comme tout le monde». Son témoignage et celui de sa conjointe, Annie, sont parfois bouleversants. Ils sont présentés ce soir à Déficit Zéro.

Il faut dire qu’ils sont mal pris. Leur crédit est pratiquement mort. Ils doivent maintenant payer comptant pour tous les achats nécessaires à leur famille. La moindre urgence ne peut plus se régler par carte de crédit. Ils sont lourdement endettés et souhaitent
de tout cœur arriver à s’en sortir.

Ils ne sont pas les seuls. Les ménages canadiens sont maintenant les plus endettés de tous ceux des pays industrialisés : ils doivent plus de 160 % de leur revenu disponible, c’est-à-dire ce qui reste après l’impôt et tous les prélèvements.

Il était un temps où on vivait en fonction de ce qu’on gagnait. Notre train de vie dépend maintenant du crédit que les prêteurs veulent bien nous consentir… jusqu’à ce qu’ils deviennent impatients et montent le ton.

Vrai, une bonne partie des dettes comptabilisées au Canada découle de l’achat d’une propriété ou de rénovations entreprises ces dernières années. Emprunter pour trouver la résidence de ses rêves ou améliorer son chez-soi permet en contrepartie d’acquérir un actif, qui peut prendre de la valeur avec le temps, à la différence d’un emprunt fait pour aller passer deux semaines l’hiver à Cuba.

Entendons-nous, se sauver à l’ombre des palmiers est tout à fait légitime. Mais au bout du compte, il ne reste souvent que des photos et des souvenirs. Ce n’est même pas le cas d’Annie et de Stéphane. Leurs dettes ne sont pas liées à des excès de vacances au soleil.

Ils ont trois enfants, et pendant les congés de maternité d’Annie, ils ont continué à vivre comme avant, sans ajuster leur train de vie. Avec un revenu en moins, ils ont forcément dû vivre à crédit. Les prêteurs n’ont pas posé beaucoup de questions. Ils auraient dû. Annie et Stéphane craignent aujourd’hui de perdre leur maison.

C’est vrai que tenir un budget n’est pas l’activité la plus excitante. Ce qu’on gagne, ce qu’il faut payer et ce qu’on va dépenser, et tout aligner dans des colonnes… Mais comment avoir autrement une idée claire de ses finances? Stéphane tente de se familiariser avec cet impératif.

Et il y a les enfants, qu’on veut à tout prix protéger. Le jeune voisin joue avec le dernier gadget, coûteux. Annie et Stéphane sont désemparés au moment où leur plus vieux leur dit que c’est ce qu’il voudrait pour Noël, alors qu’ils se débattent pour conserver leur maison.

Les enfants comprennent mieux qu’on le ne pense – ce que va leur expliquer une psychologue appelée à la rescousse. Ils demandent des explications et c’est normal. Sans les embarquer dans toute la comptabilité familiale, on peut leur demander de faire des choix. Tu préfères ça ou ça? Et serais-tu prêt toi-même à travailler plus pour obtenir ce que tu demandes? Personne ne veut avoir l’air cheap, les parents encore moins que leurs enfants.

Annie et Stéphane sont à la croisée des chemins. Ils sont ensemble depuis 20 ans. Ces problèmes d’argent ont fini par empoisonner leur vie. Mais ils sont vaillants, courageux et déterminés.

Vont-ils s’en sortir ou pas? Leurs créanciers accepteront-ils de régler pour une somme moindre? C’est ça ou la faillite. Abandonner la maison. Trimballer les enfants d’un bord à l’autre. Pour Annie et Stéphane, ce serait le pire des scénarios. Et même s’ils évitent la faillite, qu’est-ce qui les attend ensuite? Tout est dans l’air.

Liens utiles pour se sortir de l’endettement :

Déficit zéro
René Vézina donne un coup de pouce à des gens aux prises avec des problèmes financiers : mercredi 19 h 30, à Télé-Québec.

Articles récents du même sujet

Exit mobile version