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L’été mouvementé du Zèbre Rouge

Gilles Boyer et les participants du Zèbre Rouge qui a connu un été mouvementé

Gilles Boyer et les participants de l'organisme le Zèbre Rouge

L’organisme d’insertion sociale et d’accès à l’emploi le Zèbre Rouge a connu un très bon été. Sans domicile en avril, les perspectives étaient pourtant bien différentes.

À quelques jours du déménagement, leur nouveau propriétaire les a laissé tomber. «Je ne savais toujours pas où on s’en allait», explique le président du conseil d’administration, Gilles Boyer.

Fermer, ne serait-ce que temporairement, n’était pas envisageable. «Il fallait absolument qu’on reste ouvert pour nos participants, affirme-t-il. Ces gens-là, s’ils ne viennent pas ici, il n’y a personne pour s’occuper d’eux.»

L’organisme forme des adultes ayant des problématiques de santé mentale à remettre à neuf et à vendre des vélos. L’objectif est de leur donner un environnement où s’épanouir et éventuellement intégrer le marché du travail.

«La confiance en soi, c’est la meilleure chose», explique Benoît Bourrassa, directeur général de Zèbre Rouge. L’homme de 37 ans a lui-même bénéficié du programme avant de gravir les échelons.

L’organisme joue un rôle important dans la vie de ses participants. «Ils peuvent faire des crises. Des cas de suicides, ça peut arriver aussi, avance-t-il. C’est pour ça qu’on essaie d’intervenir le plus possible pour ne pas qu’ils s’isolent.»

Finalement, le propriétaire du Lou-Tech de Vaudreuil, Pierre-André Paquette, a fourni un local à faible coût, leur permettant de poursuivre leurs activités. Depuis, le Zèbre Rouge est mieux organisé que jamais.
«On a beaucoup de place, un propriétaire qui s’occupe bien de nous et des élus qui nous aident beaucoup», explique Gilles Boyer.

COVID-19

La pandémie a également amené son lot de défis puisque les ateliers de vélos, considérés comme service essentiel, sont restés ouverts. Plusieurs participants ont toutefois été contraints de rester chez eux.
«Beaucoup ne sont pas jeunes et vivent chez leurs parents qui sont vulnérables, avance Odette Lalonde, membre du conseil d’administration. C’est une situation difficile.»

L’adaptation aux mesures sanitaires a aussi demandé des efforts. «Il a fallu peut-être un mois, mais maintenant nos participants sont fiers de respecter les consignes», affirme celle qui est aussi l’épouse de M. Boyer.

Malgré tout, les ventes étaient au rendez-vous. «Comme les gens restaient chez eux, ils faisaient plus de vélo, et donc, on en a vendu plus», souligne le président du CA

Financement

Le Zèbre Rouge ne bénéficie d’aucune subvention. Il fonctionne uniquement en autofinancement et avec l’aide ponctuelle des élus locaux. «Cette année, on a été choyé, car la Ville de Vaudreuil subventionne 75$ pour chaque vélo acheté ici», explique Gilles Boyer.

La députée provinciale de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols, a quant à elle mis sur pied un programme qui permet aux enfants de se procurer gratuitement une bicyclette jusqu’au 12 septembre.

L’organisme souhaite maintenant diversifier son offre pour mieux encadrer les bénéficiaires. «On a parfois des contrats, comme par exemple étiqueter des bouteilles», explique M. Boyer.

Il espère en avoir plus, particulièrement en hiver, alors le vélo est évidemment moins populaire.

L’autre zèbre rouge

Le nom de l’organisme est un hommage au fils de Jean-Noël Bilodeau, fondateur de l’organisme, qui s’est suicidé alors qu’il était atteint de schizophrénie. «Le zèbre, c’est pour la vulnérabilité, et le rouge, c’est pour une cible ou pour le sang, explique Odette Lalonde. C’est comme ça qu’il se voyait, son fils.»

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