Les masques et les gants jetables, le plexiglas ainsi que les visières font maintenant partie de notre quotidien. Des objets sécurisants pour lutter contre la COVID-19 mais nocifs pour l’environnement.
Grâce à la fermeture des frontières et à la diminution du nombre de voitures sur les routes, une légère baisse de 17% des émanations de gaz à effet de serre (GES) dans le monde a été constatée.
Toutefois, dans les océans, on voit plutôt une accumulation des plastiques issus des équipements de protection contre la COVID-19. Au mois de février, le groupe d’Oceans Asia a fait une inquiétante découverte sur l’île de Lantau, située à Hongkong. Parmi les débris de plastique, il y avait des masques jetables. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg. Car d’après de nouvelles recherches, au moins 14 millions de tonnes de particules de plastique se retrouvent
au fond des océans, soit 30 fois plus de plastique qu’à la surface.
Ce qui provoque des impacts sur la faune : on dénombre plus de 1 million d’oiseaux ainsi que 100 000 mammifères marins morts ou en mauvaise santé car ayant ingéré des particules de micro plastique. Les humains ne sont pas épargnés, puisque l’on respirerait et consommerait plusieurs dizaines de milliers de particules plastique.
Oceana Canada révèle que chaque année, les Canadiens utilisent 4,6 millions de tonnes métriques de plastique, soit 125 kilogrammes par personne, et d’ici 2030 on augmenterait à 6 millions de tonnes métriques.
Pourquoi le plastique?
«D’un côté sanitaire, il est prouvé scientifiquement que les masques jetables réduisent la propagation, mais d’un point de vue environnemental, ça cause un effet très négatif», note Alexandre Shields, journaliste spécialisé en environnement au quotidien Le Devoir.
Les commerces et les restaurants eux aussi utilisent de plus en plus de plastique pour emballer. Cependant, rien ne prouve que l’emballage réduit la propagation du virus, selon Agnès Le Rouzic, porte-parole de Greenpeace. «Il n’existe aucune raison scientifique de privilégier le jetable dans la vie de tous les jours.»
Et il existe des solutions autres, comme le soulignent deux chercheuses françaises, Nathalie Gontard (experte en sciences de l’aliment et de l’emballage) et Valérie Guillard (génie des procédés appliqués au domaine du vivant). «Le lavage d’un masque en fibres naturelles reste la forme de recyclage la plus efficace pour l’élimination des contaminants, la plus économe qui soit sur les plan économique et environnemental, et la plus accessible à tous. » Selon elles, une autre option serait aussi d’inciter les chaînes de restauration rapides et les commerces à prendre la voie du réutilisable et de donner le choix aux consommateurs de ne pas utiliser de plastique.
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