Depuis près d’un an, nous sommes continuellement connectés aux réseaux sociaux. Une réelle fatigue commence à s’installer, nous poussant à à chercher la déconnexion. Métro a voulu savoir pourquoi.
«Je ne peux pas rester concentré»; «Il y a trop d’événements en même temps»; «Rien ne bat l’expérience réelle»… Voici quelques impressions partagées par des gens qui voient déjà la connectivité comme étant quelque chose d’imposé, d’obligatoire. En fait, cette léthargie semble être un phénomène généralisé : déjà aux mois de mars et avril, on parlait de la «fatigue de Zoom» (Zoom Fatigue) dans Psychology Today. On y apprenait que le monde virtuel augmentait l’épuisement professionnel, le stress et la fatigue, surtout sur cette plateforme qui réunit 300 M de participants chaque jour.
«Cette année, nous voyons plusieurs articles qui montrent que les réunions virtuelles causent beaucoup plus de fatigue que les réunions en personne. Quand on parle à quelqu’un, on s’exprime avec nos mouvements, notre posture, on analyse l’odeur et la température de la pièce, etc. Quand tout le monde est sur un écran, il n’y a rien de ça. Et on perd l’attention des gens», explique Gustavo Prado, observateur de tendances et créateur de l’agence Trendo.mx.
«Je ne te vois pas en temps réel, il y a un délai. Et ça, c’est épuisant à la longue. On voit ce phénomène avec les cours en ligne», ajoute-t-il.
D’un autre côté, les messages, les événements et les autres expériences numériques apparaissent constamment. Les personnes en télétravail, par exemple, ont de la difficulté à prendre des pauses. Ils ont un œil sur leur écran, tout en réglant les problèmes de tous les jours. Même avant que la pandémie n’ébranle le monde, on parlait du droit à la déconnexion. C’est même enchâssé dans des lois dans certains pays d’Europe.
«Quand on va au gym et on sue devant tout le monde et on fait un effort, ce n’est pas comparable à un entraînement devant un écran. Ça fait un an qu’on communique avec Zoom, mais on a des milliers d’années d’expériences avec des personnes réelles. Alors c’est certain qu’en 12 mois, on ne peut pas dire qu’on est devenu des bêtes numériques. On voit que les enfants veulent des jouets sensoriels, parce qu’ils recherchent un contact physique.»
«La meilleure métaphore pour tout ceci, c’est probablement de dire que regarder la pornographie, ce n’est pas la même chose qu’avoir du sexe. On ne pourra jamais remplacer l’expérience réelle, peu importe combien de fois qu’on nous répète que tout est disponible sur un écran.» – Gustavo Prado, observateur de tendances et créateur de l’agence Trendo.mx.
La quête de la déconnexion
Même avant la pandémie, certains modes de vie tendaient déjà vers l’introspection. Les tendances vers les repas en commun, les espaces de travail et de retrait, le minimalisme du hygge, entre autres options pour reconnecter avec le monde réel, montrent que la vie devant un écran était inconcevable pour de nombreuses personnes.
«Il y a encore quelques groupes, petits mais non négligeables, qui ont arrêté de vivre dans les grands centres urbains et ont trouvé refuge dans des endroits qui ont un lien plus direct avec la nature. D’autres se sont tournés vers le sport et les activités qui leur permettent de se connecter à eux-mêmes. D’autres encore cherchent de nouvelles activités qu’ils croyaient impossibles jusqu’à présent», dit Stefano Arpassy, expert sur les tendances futures chez WGSN.
De l’aide pour se déconnecter
Offtime (iOS et Android)
Il bloque les distractions pendant les heures de travail et aide à planifier votre horaire. Ça vous dit aussi combien de temps vous passez à utiliser votre téléphone et l’utilisation que vous en faites.
Moment (iOS)
Moment vous indique si vous avez dépassé le temps alloué sur une application ou votre téléphone. Vous ne pouvez pas ignorer les alertes, car l’application vous bloque tout simplement, selon vos paramètres.
Breakfree (iOS et Android)
Contrairement aux autres applications, Breakfree vous suggère des défis et vous assigne un indice de dépendance.