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Poursuivre la tradition à la ferme Vaudal

Véronique Boyer de la ferme Vaudal

Véronique Boyer a pris les rênes de la ferme familiale en octobre, devenant ainsi la quatrième génération de Boyer à l’exploiter. Malgré les difficultés qui s’annoncent concernant le marché du lait au pays, la Vaudreuilloise demeure optimiste quant à l’avenir de la ferme Vaudal.

L’agricultrice de 26 ans s’occupe maintenant avec son conjoint Jérémie Mercier du troupeau de 65 vaches, dont 37 qui donnent du lait et 28 qui constituent la relève. On y produit uniquement du lait.

C’est par passion qu’elle a décidé de prendre le relais. «J’ai grandi sur la ferme, mais mes parents ne m’ont jamais obligé à faire des tâches, explique-t-elle. J’ai eu la piqûre de l’agriculture.»

La détentrice d’une maîtrise en agronomie de l’Université McGill apprécie particulièrement travailler avec les animaux afin de produire un bien essentiel.

«Ils sont paisibles et c’est agréable d’évoluer avec eux, avance-t-elle. C’est aussi une fierté de savoir que le fruit de notre labeur est un produit dont les gens ont besoin.»

Véronique Boyer est également assistante de recherche pour la chaire de recherche La vie durable des bovins laitiers, ayant comme sujet le bien-être des vaches.

«On évalue ce qui permet d’améliorer leur confort, explique-t-elle. C’est un peu comme si on leur demandait ce qu’elles aimeraient pour être mieux dans leurs stalles.»

Marché du lait

L’arrivée du couple à la gestion de la ferme Vaudal se fait dans un contexte d’incertitude au niveau des prix de vente.

Le gouvernement du Canada ayant fait des concessions en matière d’accès au marché lors d’accords économiques avec l’Union européenne et les pays de l’Asie pacifique, une indemnisation sera versée aux producteurs avant le 31 mars.

Selon l’agronome, il aurait été préférable de conserver ces parts de marché. «C’est un peu comme un plaster sur une plaie, soutient-elle. C’est un montant qui va être le bienvenu, on va l’investir intelligemment, mais par rapport à ce qu’on peut anticiper comme pertes à long terme, ce n’est pas beaucoup.»

Parallèlement, l’accord Canada-Mexique-États-Unis entré en vigueur en juillet cède 3,6% de parts de marchés du lait à des importations.

Comme les producteurs exportent très peu leurs produits, à moins d’une hausse de la demande au pays, le prix du lait risque de baisser.

«Notre but, c’est de subvenir aux besoins de notre marché et de s’arrêter là. Ce que ce genre de partenariat là nous fait perdre, c’est une part de marché, indique-t-elle. Donc il y a des chances qu’on doive revoir notre production à la baisse ou que les prix diminuent.»

Futur

Malgré l’incertitude, Véronique Boyer voit l’avenir de la ferme Vaudal d’un bon œil. Elle est persuadée que ses connaissances et celles de son conjoint leur permettront de passer au-delà des embuches.

«On reste positif parce qu’on est jeune et que c’est nouveau et excitant comme défi, affirme-t-elle. On a des outils et je pense qu’on a quand même une certaine créativité qui va nous aider.»

Elle ne veut pas paniquer tout de suite. «Pour l’instant c’est pas mal stable, mais on sait qu’il y a de la pression qui s’en vient sur les marchés, soutient l’agricultrice de 26 ans. On va continuer à gérer notre entreprise comme on l’aime.»

Le récent engouement pour les produits locaux liés à la pandémie lui paraît encourageant. «Avec le contexte actuel, c’est quand même encourageant de voir que les gens semblent démontrer la volonté de chercher des produits québécois à mettre dans leurs paniers d’épicerie, partage-t-elle. On espère juste que ça va se poursuivre à long terme.»

La copropriétaire compte mettre tous les efforts possibles pour continuer à faire ce qu’elle aime pendant des années encore, soit travailler avec les animaux.

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