L’écrivaine et professeure de français à l’école secondaire de la Cité-des-Jeunes, Nancy Thomas, a publié son cinquième roman intitulé Dans les câbles.
Dans cet ouvrage, le personnage principal, un élève du secondaire, découvre l’univers de la lutte et la fraternité qui existe entre ceux qui pratiquent ce sport.
À travers ce qui constitue sa première série de romans, elle compte démystifier la lutte et intéresser les élèves du secondaire à la lecture d’un roman.
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire des romans?
Lors de mes études en théâtre j’ai écrit des pièces et c’est là que l’idée d’écrire m’est venue. C’est comme devenu un besoin. Si je n’écris pas, il y a un trop plein d’idées qui se forme dans ma tête. Il faut que je m’installe pour que je trouve le mot juste.
Pourquoi avoir décidé d’écrire une trilogie pour la première fois?
Avec mon dernier livre Botté d’envoi, qui était une histoire qui se passait dans le milieu scolaire, mon personnage principal rencontrait des gens qui prenaient des drogues de performances. Donc l’idée de base, c’était surtout de parler de ça et de faire une histoire complète sur le sujet pour que ça s’arrête là. Avec Dans les câbles, ce qui est intéressant, c’est que je peux partir d’un personnage adolescent et l’amener à avoir une vie adulte et une carrière. C’est un peu ça l’objectif, de le voir évoluer à travers les années.
Pourquoi raconter une histoire en lien avec la lutte?
Mon père est un amateur de lutte et nous a initiés avec ma sœur très jeune. L’idée d’en parler dans un livre m’est venue en 2016 lors d’une entrevue à l’évènement Charity blast à Salaberry-de-Valleyfield et c’est l’animateur qui a soulevé cette piste-là. À ce moment-là je ne savais pas encore sur quoi je voulais écrire dans mon prochain roman, mais je savais que je voulais rester dans la littérature chez les jeunes garçons parce que le créneau de la littérature pour filles était quand même assez garni. Mais aussi parce que j’enseigne en 3e secondaire et qu’on voit que pour la littérature chez les garçons ce n’est pas quelque chose qui les intéresse nécessairement. Je cherchais des thèmes qui pourraient les intéresser pour qu’ils lisent. J’en ai parlé avec mes élèves à l’école qui trouvaient que c’était une bonne idée.
Pourquoi est-ce important pour vous d’intéresser les jeunes garçons à la lecture?
Malgré tout ce qu’on pense, je ne pense pas que seulement les classiques peuvent être lus au secondaire. Plus j’avance dans ma carrière, plus je me rends compte que le jeune a changé et que celui que j’ai devant moi aujourd’hui, ce n’est pas le même qu’en 2000. Quand on arrive avec un livre comme Bonheur d’occasion, et je ne lui enlève rien, ça ne rejoint plus le jeune aujourd’hui. Si je ne vais pas les chercher avec des thématiques qui les intéressent, le livre va devenir inaccessible. Il va devenir un objet et c’est ce qu’il ne faut pas.
Vous traitez souvent de sujets qui sont peu explorés et méconnus, pourquoi vous intéressez-vous à ces thèmes marginaux comme les drogues de performance, la lutte ou les terreurs nocturnes?
Il y a toujours un élément qui vient me chercher pour mes sujets qui fait que je me dis qu’il faut que je l’explique. Donc je ne pense pas que c’est tant la marginalité, c’est plutôt de la pédagogie. Pour Dans les câbles, j’ai toujours l’impression que les gens pensent que les lutteurs sont des gens violents. Ce n’est tellement pas ça. C’est du théâtre. Donc il y a toujours un sens pédagogique, un besoin d’expliquer quelque chose dans ce que j’écris.
Comment voyez-vous le futur de votre carrière d’autrice?
J’ai 50 ans, il me reste encore peut-être 12 ou 13 ans en enseignement. Je vois ça comme quelque chose que je pourrai encore faire à la retraite. C’est quelque chose de concret, qui va me donner un horaire et qui va me permettre d’aller à la rencontre des gens.
Pour faciliter la lecture de l’entrevue, certaines réponses peuvent avoir été éditées.