En cette veille du 1er juillet, 97 ménages montréalais se trouvent encore sans logement. Pour le Front d’Action Populaire en Réaménagement Urbain (FRAPRU), ces ménages ne sont que «la pointe de l’iceberg» d’une crise du logement qui fait rage au Québec.
Malgré les mesures d’aide d’urgence offertes aux ménages par les municipalités, pour le FRAPRU, ces efforts «n’auront pas suffi à empêcher que des locataires se retrouvent sans toit au 1er juillet».
La semaine dernière, la Ville de Montréal se déclarait prête à soutenir les ménages qui se retrouvent sans logement au 1er juillet. Le cabinet de la mairesse assurait que la Ville pourra aider toutes les personnes qui feront une demande d’urgence auprès du 311.
En date du 29 juin, selon des données de l’OMHM, le service comptabilisait 494 appels traités (soit 100 de plus qu’il y a 18 jours), 17 ménages ont bénéficié d’un hébergement (soit 15 de plus qu’il y a deux semaines).
Des loyers qui explosent
Plus tôt aujourd’hui, le Regroupement des comités logements et associations de locataires du Québec (RCLALQ) a dévoilé dans une enquête un portrait peu reluisant du logement dans la province. Pour un logement familial de deux chambres à coucher (4 et demi), le RCLALQ note une augmentation de 11% du loyer moyen dans la région métropolitaine de Montréal.
«Ces hausses de loyer vont bien au-delà de l’inflation et des taux d’ajustement suggérés par le TAL. Alors que la plupart de ces villes vivent actuellement une grave pénurie de logements, trouver un logement abordable lorsqu’on est un ménage locataire à revenu modeste devient mission impossible.»
Maxime Roy-Allard, porte-parole du Regroupement des comités logements et associations de locataires du Québec (RCLALQ)
Pour le porte-parole du RCLALQ, Maxime Roy-Allard, il faut des mesures concrètes de contrôle des loyers, cela passe par un registre obligatoire des loyers. Actuellement, les locataires peuvent seulement compter sur un registre des loyers citoyen et sur le bon vouloir des propriétaires qui décident de remplir la section G du bail avec le montant du dernier loyer.
De plus, selon le FRAPRU, les loyers des logements actuellement disponibles sur le marché sont 25% à 35% plus cher que les baux actuellement en vigueur.
Un registre des loyers, réclamé par les comités logements, a été plébiscité par de nombreux élus lors du dernier conseil municipal de juin. Un projet pilote de contrôle des loyers devrait voir le jour dans les prochains mois dans l’arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension.