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Québec veut nommer une réserve de biodiversité en mémoire de Joyce Echaquan

Le ministre aux Affaires autochtones, Ian Lafrenière.

Le ministre aux Affaires autochtones, Ian Lafrenière.

Afin d’honorer la mémoire de Joyce Echaquan, décédée sous une pluie d’insultes racistes du personnel soignant de l’hôpital de Joliette il y a un an, le gouvernement du Québec désire rebaptiser en son nom la réserve de biodiversité projetée du Lac-Némiscachingue.

L’idée a d’abord été proposée par la communauté atikamekw de Manawan, d’où était originaire Joyce Echaquan. 

Québec entamera prochainement les travaux nécessaires pour changer le nom de la réserve. La famille de Mme Echaquan et la communauté de Manawan ont été informées de l’intention du gouvernement.

La nouvelle a été annoncée dans un communiqué diffusé mardi matin, date marquant le premier anniversaire du tragique décès qui a ébranlé la société québécoise. 

«En cette triste journée, l’ensemble du Québec a un devoir de mémoire à l’égard de Joyce Echaquan, qui a été arrachée à ses proches prématurément et dans des circonstances inacceptables», a déclaré le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière.

Principe de Joyce

Le gouvernement de François Legault, en collaboration avec les partenaires autochtones concernés, indique qu’il «continue de travailler pour répondre aux enjeux soulevés par le Principe de Joyce».

Élaboré par le Conseil de la Nation Atikamekw et le Conseil des Atikamekw de Manawan, le Principe de Joyce est une déclaration qui vise à «garantir à tous les Autochtones un droit d’accès équitable, sans aucune discrimination, à tous les services sociaux et de santé.»

Or, si le gouvernement du Québec récupère les mots «Principe de Joyce» dans son communiqué, il refuse toujours de l’adopter et de reconnaître l’existence du racisme systémique dans la province, comme demandé dans la déclaration.

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), Ghislain Picard, dénonce cette incohérence. «Je sais que le gouvernement dit accepter le principe, mais ne pas accepter le racisme systémique. C’est un non-sens. Tu l’acceptes ou tu ne l’acceptes pas», a-t-il affirmé en entrevue à Métro

Si l’organisation Femmes autochtones du Québec (FAQ) se dit «heureuse» de voir le gouvernement baptiser la réserve de biodiversité projetée du Lac-Némiscachingue en l’honneur de Joyce Echaquan, elle insiste sur la nécessité de reconnaître l’existence du racisme et de la discrimination systémiques au Québec «pour réellement aller de l’avant». 

Dans une lettre ouverte publiée ce matin, FAQ réitère d’ailleurs cette demande au gouvernement du Québec, soulignant l’importance d’adopter le Principe de Joyce.

«Votre gouvernement se dit poser des actions concrètes pour lutter contre le racisme au Québec, mais ne reconnait pas explicitement le racisme et la discrimination systémique dans ses services publics. Toutefois, le gouvernement du Canada reconnaît les discriminations et le racisme issues des institutions. FAQ souhaite, une fois de plus, dire qu’il est impossible de travailler sur cette problématique si la situation n’est pas adressée et pas reconnue au Québec», écrit la présidente de FAQ, Viviane Michel.

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