Une clinique éphémère sera mise en place sur la rue Sainte-Catherine à Montréal jeudi et d’autres suivront partout au Québec, a annoncé le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, lundi après-midi.
Après l’élargissement du passeport vaccinal aux grandes surfaces cette semaine, et après avoir évoqué son projet d’instaurer une contribution santé pour les non-vaccinés, Québec veut rejoindre les non-vaccinés et les convaincre de recevoir leurs doses grâce à une approche positive sur le terrain.
Nous avons le souci de donner aux Québécois une première dose, mais aussi de répondre à toutes leurs questions.
Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux
Le gouvernement souhaite intensifier des mesures qui ont prouvé leur efficacité par le passé, dont font partie les cliniques éphémères de vaccination qui vont s’installer dans des zones où les taux de vaccination sont jugés faibles.
La première sera mise sur pied au CLSC Sainte-Catherine, au coin des rues Saint-Laurent et Sainte-Catherine à Montréal. Elle sera ouverte de 9h à 17h dès jeudi sans rendez-vous. D’autres verront le jour ailleurs, notamment en Estrie et dans Chaudière-Appalaches, deux régions où certaines zones sont peu vaccinées, a déclaré le directeur général de la gestion exécutive et opérationnelle de la pandémie, Daniel Paré. Même si cette stratégie vaccinale cible ceux qui n’ont toujours pas de première dose, ces cliniques éphémères accueilleront aussi ceux qui souhaitent l’administration d’une deuxième ou troisième dose.
Aucun objectif de vaccination précis n’a été annoncé, mais le ministre délégué Carmant juge que «chaque dose donnée va être un gain». En ce moment, «environ 540 000 personnes de plus de 18 ans n’ont toujours pas encore obtenu leur première dose», chiffre M. Carmant.
Le premier ministre du Québec, François Legault, avançait le nombre de 600 000 pour les adultes sur le plateau de Tout le monde en parle, il y a un peu plus d’une semaine. Selon M. Carmant, les gens ciblés se divisent en trois catégories. «Il y a ceux qui pensent ne pas nécessiter de vaccin parce qu’ils pensent être en bonne santé. Il y a un groupe qui est plus marginalisé à cause de problèmes de littératie ou des questions de communauté culturelle ou autre. Et il y a les plus vulnérables.»
Vers une communication plus proche du terrain
Il y a ainsi une volonté pour Québec d’entrer en contact de façon plus directe avec la population. «On veut aller sur le terrain en expliquant les bienfaits de la vaccination avec une approche positive», précise M. Carmant.
On ne fera pas du porte-à-porte, mais on souhaite rejoindre des communautés avec l’aide des organismes communautaires.
Lionel Carmant
Le ministre délégué annonce aussi la création d’une plateforme nommée Je contribue pour les étudiants, qui pourront s’y enregistrer afin de participer à l’effort. Ils se joindront aux équipes déjà en place dans le but d’intensifier la campagne de vaccination et la sensibilisation. «Certains vont pouvoir être vaccinateurs ou évaluateurs. Certains pourraient se joindre aux équipes terrain pour faire du démarchage, répondre au téléphone. On veut les insérer partout dans la campagne.»
Une ligne téléphonique permettra à des personnes de discuter avec un professionnel de la santé à propos des facteurs contribuant à leur hésitation face à la vaccination. De plus, des actions de communication seront adaptées aux milieux ciblés, comme l’utilisation de la langue maternelle des personnes concernées, l’utilisation des radios communautaires et des personnalités du milieu, par exemple.
À de multiples reprises lors des conférences de presse, les autorités politiques s’adressaient aux non-vaccinés et leur demandaient de se faire vacciner. Selon les dernières données de Santé Québec, les non-vaccinés au Québec (aucune dose ou une dose il y a moins de 14 jours) seraient plus d’un million. En date du 23 janvier, 2055 personnes sont allées chercher une première dose.