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Assurance-emploi: le CNC en appelle aux chefs politiques québecois

À 9h, la queue devant le complexe Guy-Favreau n'avait rien à voir avec les scènes observées fin juin 2022.

Alors que les mesures temporaires de l’assurance-emploi du gouvernement fédéral – déployées durant la pandémie – arrivent à expiration le 24 septembre prochain, le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) appelle les chefs des partis politiques québécois à prendre position sur le sujet.

Malgré l’expiration imminente du programme actuel, il n’y aurait, selon le CNC, aucun plan de réforme pour prendre le relais.

«Les chefs et porte-paroles des partis doivent se positionner sur l’importance du filet social. Quand un travailleur ou une travailleuse du Québec perd son emploi, et qu’on lui refuse l’assurance-emploi, que se passe-t-il? On transfère alors la responsabilité du filet social du fédéral au Québec. D’où l’importance pour les dirigeants politiques québécois de se prononcer sur la question», estime Pierre Céré, porte-parole du CNC.

Accompagné de Nicolas Miot, conseiller au Comité Chômage de Montréal, Pierre Céré est actuellement en marche pour Ottawa.

Les deux hommes, qui ont quitté Montréal le 14 septembre dernier, ont décidé de rejoindre la capitale à pied, afin d’attirer l’attention sur l’expiration prochaine des mesures en place et l’absence de programme de substitution.

De multiples revendications

Le CNC et le Comité Chômage de Montréal craignent le retour de «paramètres désuets et inéquitables» et dénoncent «les délais administratifs inhumains» auxquels font face les prestataires.

«Le retour aux paramètres désuets et inéquitables de l’assurance-emploi est une mauvaise décision, lourde de conséquences. Elle fait notamment en sorte qu’un demandeur sur quatre est refusé, même si celui-ci a travaillé et cotisé, déplore le porte-parole du CNC. Et que dire des travailleurs et travailleuses qui ne pourront se qualifier, ou des personnes malades qui attendent la prolongation des prestations de maladie? Il faut agir, et la classe politique québécoise se doit de prendre la parole sur cette question.»

Le filet social est troué, l’assurance-emploi laissera tomber, avec le retour à ses paramètres désuets et inéquitables, des milliers de travailleurs et travailleuses.

Pierre Céré, porte-parole du Conseil national des chômeurs et chômeuses

Dans sa liste de revendications, le CNC réclame la bonification des prestations de maladie de 15 à 26 semaines, qui aurait déjà été retardée.

De plus, le groupe demande le prolongement des mesures temporaires jusqu’à la mise en place d’une nouvelle réforme, «incluant l’élargissement du programme vers le monde du travail autonome».

Les deux hommes devraient franchir les portes de la capitale canadienne le 24 septembre prochain. Proches de Montebello au moment d’écrire ces lignes, ils espèrent pouvoir rencontrer le premier ministre Justin Trudeau une fois arrivés à destination.

«Il y a eu plusieurs échanges, mais on n’a pas encore eu de confirmation que cette rencontre allait avoir lieu. En tout cas, elle est fortement souhaitée», affirme Pierre Céré.

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