Le ciel est bleu, les oiseaux chantent. Voici les fameux signes annonciateurs du printemps, mais aussi de la grippe…
Dans son dernier rapport, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a observé un regain des cas de grippe cette saison, particulièrement à Montréal. La métropole est actuellement assaillie par l’influenza de type B. Le nombre de cas a subi une hausse significative de 7,09%. Sur la Rive-Nord, cette souche se propage de manière plus accrue dans les Laurentides (augmentation de 5,96%) ainsi qu’à Laval (augmentation de 4,86%).
Quant à l’influenza de type A, elle est davantage répandue en Montérégie, où le nombre d’infections a grimpé de 8,31%.
Les deux souches sont différentes, mais provoquent des symptômes relativement semblables: douleurs musculaires, fièvre, écoulements nasaux, toux. Ceux-ci peuvent toutefois se manifester de manière moins sévère dans les cas d’influenza de type B.
Un phénomène inhabituel
Bien que ce ne soit pas un phénomène «sans précédent», l’expert en immunologie et en virologie de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) Alain Lamarre qualifie cette tendance «d’assez inhabituelle».
«La pandémie est venue changer un peu les “habitudes” de certains virus respiratoires. L’influenza en est un. Il y a eu des années où il n’y a pas eu du tout de cas d’influenza, alors que d’autres, on en voyait à des périodes de l’année où, habituellement, il n’y en avait presque pas.»
Pour illustrer ses propos, Alain Lamarre rappelle qu’à l’automne dernier, il y a eu une montée inattendue et importante du nombre d’enfants infectés par le virus respiratoire syncytial (VRS).
«Pendant la pandémie, les virus respiratoires ont été mieux contrôlés qu’à l’habitude, notamment par l’adoption de pratiques responsables permettant de limiter leur transmission: port du masque, distanciation sociale, vaccination, etc. Une fois ces mesures délaissées, les infections respiratoires sont revenues à la charge de manière plus importante», explique-t-il.
Un vaccin deux pour un
En matière de protection contre cette résurgence de la grippe, Alain Lamarre recommande surtout aux personnes vulnérables, c’est-à-dire les personnes âgées, immunosupprimées ou souffrant de maladie chronique, d’aller se faire vacciner. Ce sont les individus qui sont le plus à risque de développer des complications sévères découlant d’une infection.
«Le vaccin qui était distribué l’automne dernier, et qui est encore disponible, contient les deux souches d’influenza. Il fonctionne bien contre la souche de type A qui circule, dit-il. Je présume que ce sera aussi le cas pour la souche de type B, mais on n’a pas encore de preuves expérimentales en la matière, mais les analyses sont en cours.»
Le port du masque dans les endroits clos ou bondés est également encouragé.