La famille de Nooran Rezayi, tué par un policier lors d’une intervention en septembre dernier, déposera aujourd’hui une poursuite en justice contre le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL). Elle réclame 2,2 M$.
Fahima Rezayi, mère de Nooran, s’est présentée devant les médias mardi matin accompagnée de ses avocats, Mes Fernando Belton et Virginie Dufresne-Lemire. Elle avait une seule mission: faire la lumière sur le décès de son fils.
«Nooran était gentil, souriant, drôle, il aimait profiter de la vie. Nooran avait une passion pour le basketball. Son petit frère a perdu la chance de le connaitre», dit-elle.
Ce n’était pas son tour. Il ne devait pas partir. Ce qui est arrivé à Nooran, ce n’est pas normal, ce n’était pas supposé arriver. Il y avait d’autres manières de gérer la situation.
Fahima Rezayi, mère de Nooran Rezayi
Des vidéos de l’intervention
Par sa poursuite, la famille de Nooran Rezayi souhaite plus que de l’argent. Elle souhaite surtout obtenir davantage d’informations sur les circonstances du décès.
Dans un communiqué de presse, les avocats déplorent que la famille reste sans informations concernant les enquêtes lancées par la police de Montréal et le Bureau des enquêtes indépendantes. Entre-temps, la famille souhaite rendre publiques des vidéos de l’intervention policière.
Ces vidéos, fournies par un résident du secteur, montrent une intervention qui a duré seulement quelques secondes entre l’arrivée d’une voiture de police et les deux tirs fatals du policier. Des jeunes sont assis par terre et regardent leur téléphone lorsqu’une voiture de police arrive à toute vitesse. Certains jeunes, dont Nooran, partent à la course. Un policier crie «Couche-toi à terre!» à trois reprises, puis deux coups de feu rapides retentissent.
Nooran et les policiers sont en-dehors du cadre de la vidéo à ce moment. On voit seulement la réaction des autres jeunes sur place, qui se tiennent la tête.
L’enquête sur le décès de Nooran Rezayi a causé beaucoup d’indignation à Longueuil et ailleurs au Québec. Le BEI, contraire à son habitude, a fait un point de presse dans les jours suivant l’intervention. L’organisme avait laissé entendre, par omission, que les jeunes avaient une arme à feu alors que la seule arme trouvée sur les lieux est celle du policier.
