Des victimes du tabac ont lancé lundi matin un cri du cœur au ministre de la Santé, Yves Bolduc.
À coups de témoignages sur leur état de santé, elles ont sommé le ministre Bolduc de réviser la Loi sur le tabac, au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue à l’Institut de cardiologie de Montréal.
«J’ai dépensé 400 $ par mois pour me suicider au profit d’Imperial Tobacco», s’est indignée Micheline Bélanger, ancienne fumeuse qui souffre d’emphysème et a survécu à un cancer du poumon.
Des médecins et des groupes de santé accompagnaient d’anciens fumeurs ayant souffert du tabagisme pour exiger des modifications à la Loi sur le tabac, révisée pour la dernière fois en 2005.
«Le tabac tue plus que les accidents de la route, le sida, l’alcool, les incendies, les meurtres et les suicides réunis. Peut-on nier que c’est notre principal problème de santé?» demande André Beaulieu, porte-parole de la Société canadienne du cancer au Québec.
Parmi les révisions exigées, on compte l’obligation de présenter les produits du tabac dans un emballage neutre. Les groupes de santé présents, dont la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, déplorent que certains paquets de cigarettes ressemblent à des iPod ou à d’autres produits luxueux. Ils souhaitent interdire l’utilisation de techniques de marketing ciblées pour séduire les jeunes fumeurs.
Ils réclament aussi qu’on interdise l’ajout de saveurs dans les produits du tabac, comme dans les cigares aromatisés, plus populaires chez les jeunes que la cigarette.
De plus, ils exigent qu’il soit interdit de fumer dans les autos en présence d’enfants et demandent un moratoire sur tous les nouveaux produits.
L’attachée de presse du ministre de la Santé, Natacha Joncas-Boudreau, jointe par téléphone, a souligné qu’un rapport sur la mise en œuvre de la Loi sur le tabac a été déposé en 2010. «Avant de réviser cette loi, notre ministère souhaite qu’une commission soit mise sur pied pour entendre les différents intervenants. Cela nous permettra de poursuivre nos réflexions dans ce dossier», explique-t-elle.
La date de création de cette commission n’a pas encore été déterminée.
Décès liés au tabac
Le tabac est la première cause évitable de décès dans le monde aujourd’hui, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
- Le tabac tue jusqu’à la moitié de ses consommateurs, selon l’OMS.