Montréal

Prendre le large grâce aux frênes malades

Des marins en herbe ont trouvé un moyen original de recycler les arbres montréalais victimes de l’agrile du frêne. Ils récupèrent le bois mort pour bâtir des voiliers qui naviguent sur le fleuve Saint-Laurent.

L’organisme Jeunes Marins Urbains regroupe des citoyens passionnés par le monde de la navigation. Leurs voiliers sont les fruits de plus de deux mois de labeur.

Les deux embarcations construites par les Jeunes Marins Urbains.

«Nous recyclons le bois des arbres abattus afin de faire nos bateaux. C’est d’ailleurs grâce à cette contribution de la municipalité que nous pouvons tenir nos projets de construction de voilier», indique Julie Allard, cofondatrice de l’organisme créé il y a près d’un an et demi.

La Montréalaise, dernier bateau à avoir été construit par les membres du groupe, a été mis à l’eau le 20 août à Pointe-aux-Trembles.

Au total, 200 pieds de bois ont été nécessaires pour fabriquer ce voile-aviron de 440 lb qui peut transporter une dizaine de personnes. C’est l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce qui a donné le bois.

«Nous avons des personnes de tous les âges avec des expériences de vie différentes qui se retroussent les manches et qui travaillent sur un projet commun qui les passionne; la construction d’un navire. On voit tout de suite qu’il y a des liens qui se créent», explique Yves Plante, fondateur de l’organisme.

Ce dernier ajoute qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances approfondies dans le domaine de la construction de bateaux pour prendre part aux activités de l’organisme.

«Il y a beaucoup de personnes pour qui il était impensable de bâtir un voilier et de naviguer. Pourtant, ils l’ont fait. Ce que nous faisons est accessible à tous ceux qui souhaitent vivre de nouvelles expériences et en apprendre davantage sur le monde maritime.»

Julien Puget explique que c’est grâce à ce projet qu’il a pu rencontrer de nouveaux amis à son arrivée de France il y a quelques mois.

«C’est un projet très accessible à tous, même si on n’est pas des personnes très manuelles. Ma copine et moi venons de Marseille, alors nous connaissons bien le monde maritime et sommes heureux d’avoir pris part à la construction de ce bateau.»

Faire découvrir le fleuve à Pointe-aux-Trembles
Depuis la mise à l’eau de leur voilier au quai de la Maison Beaudry à Pointe-aux-Trembles, les Jeunes Marins Urbains rêvent d’y retourner afin de faire découvrir ce secteur de Montréal.

«Il y avait beaucoup d’entre nous qui n’avions jamais mis les pieds à Pointe-aux-Trembles. Pourtant, quand nous sommes arrivés, nous avons été charmés par l’ambiance du site, par la culture du fleuve et par les nombreux bateaux qui passent dans ce secteur de la ville», raconte Mme Allard.

L’été prochain, les marins navigueront à nouveau les eaux du fleuve dans l’est de Montréal afin de gagner de l’expérience et de mieux connaître cette partie de la ville.

«Nous avons déjà construit deux bateaux, nous allons maintenant nous concentrer sur l’eau et nous ne pouvons pas penser à un meilleur endroit que Pointe-aux-Trembles», conclut M. Plante.

L’agrile du frêne a fait son apparition à Montréal en 2011. Cet insecte d’origine asiatique s’attaque à l’écorce des frênes, ce qui a pour effet de bloquer la circulation de la sève et de tuer l’arbre en 5 ans ou moins.

Selon le dernier bilan de la Ville de Montréal, au printemps dernier, près de 13 300 frênes infestés avaient été abattus.

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