Les infirmières en néonatalogie au CHU Sainte-Justine sont inquiètes du manque de personnel récurrent depuis deux semaines.
Après avoir mené une action de protestation dimanche soir, refusant de travailler si une ressource supplémentaire n’était pas ajoutée, les infirmières de cette unité, qui sont environ 200, ont obtenu une réunion hier avec la direction de l’hôpital.
Selon le syndicat des professionnels en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (SPSIC), il a régulièrement manqué, lors des quarts de nuit, de trois à sept infirmières pour faire un ratio idéal entre infirmières et patients. Ces patients sont des nouveaux nés nécessitant des soins intensifs.
«Les infirmières sont extrêmement inquiètes pour la qualité des soins, a affirmé Félix-Olivier Bonneville, vice-président à l’information au SPSIC du CHU Sainte-Justine. En deux semaines, elles ont produit une cinquantaine de rapports d’incidents, ce qui est une hausse. Ça peut être un traitement qui n’a pas pu être donné, un «attachement en kangourou» avec la mère qui n’a pas pu être réalisé, une erreur de médicament.»
Le cœur du problème serait le remplacement des employés en vacances ou en congé de maladie. D’après le syndicat, les autorités, aux prises avec des coupes budgétaires, éviteraient le plus possible de faire rentrer des employés en temps supplémentaire pour faire ces remplacements. Par ailleurs, plusieurs infirmières refuseraient de faire des heures supplémentaires, étant déjà surchargées et souvent avisées à la dernière minute.
«Avec les compressions dans le réseau, il y a peu de ressources et tout le monde est déjà à temps complet et épuisé», a souligné Nadine Lambert, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), infirmière au CHU Sainte-Justine dans une autre unité.
Les gestionnaires du CHU Sainte-Justine ont convenu hier «d’améliorer les mécanismes de communication de façon à prendre les décisions appropriées» en terme d’octroi de ressources. «Les coupures budgétaires exigent en effet un suivi très serré des ressources», a reconnu Mélanie Dallaire, conseillère en relations médias de l’hôpital, niant toutefois l’existence d’une politique de non-remplacement en temps supplémentaire.