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Mobilisation contre le camouflage du temps supplémentaire obligatoire à Sainte-Justine

Le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, dans le quartier Côte-des-Neiges. Photo: Josie Desmarais/Archives Métro

Des infirmières et infirmiers du CHU Sainte-Justine refusent de se soumettre au système de gardes imposées ce mois-ci, considérant qu’il s’agit tout compte fait de temps supplémentaire obligatoire (TSO), mais dissimulé, puisque prévu à l’horaire.

Le Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine -CSN (SPSIC) ne demande pas l’abolition en bonne et due forme de ces gardes, plusieurs de ses 1700 membres affectionnant leur plus grande prévisibilité en comparaison du TSO traditionnel.

Il réclame plutôt qu’elles soient comptabilisées comme des heures de TSO, afin d’éviter que le portrait réel soit obscurci.

«On veut s’assurer que le [ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS)] sache qu’au CHU Sainte-Justine, des quarts de travail sont imposés», explique le président du SPSIC, Félix-Olivier Bonneville.

C’est comme une façade fraîchement peinturée, mais c’est plein de moisissures en dessous. Ça paraît bien, mais la souffrance est là et la structure est en danger.

Félix-Olivier Bonneville, président du SPSIC du CHU Sainte-Justine

Il cite en exemple des déclarations de l’ancien PDG du CHU Sainte-Justine, Fabrice Brunet, et du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, qui affirmaient à l’automne 2021 que le TSO n’existait pas à Sainte-Justine, omettant complètement de considérer les gardes imposées.

Le représentant syndical leur oppose des statistiques présentées au syndicat l’été dernier qui démontraient qu’entre juillet 2021 et juin 2022, environ 12 000 heures de travail ont été attribuées dans le cadre de gardes imposées. Le CHU Sainte-Justine n’a pas été en mesure de confirmer ce chiffre au moment de la publication de ces lignes.

Une certaine ouverture chez l’employeur

Pour le CHU Sainte-Justine, les gardes imposées et le TSO ne peuvent être amalgamés. «Les gardes sont une modalité de planification du travail inscrite aux dispositions locales de la convention collective applicable […] depuis de nombreuses années et qui permet de diminuer le recours au TSO», précise-t-il, par courriel.

L’hôpital a tout de même pris acte de la mobilisation du SPSIC et a accepté de n’imposer aucune garde pour une période de 28 jours, du 9 octobre au 6 novembre. Le syndicat et l’employeur calculent chacun le nombre de quarts de TSO pendant cette période et compareront l’impact des gardes qu’ils ont évalué.

Selon le SPSIC, 111 quarts de travail de TSO auraient été imposés à ses membres depuis le 9 octobre.

Notons que les gardes en bloc opératoire ou pour les trousses médico-légales, qui servent à répondre aux urgences médicales, ne sont pas du tout visées par la mobilisation syndicale. Ce sont les gardes sur les étages, utilisées comme moyen de gestion pour pallier le manque de personnel, qui ne sont plus effectuées.

Par ailleurs, Félix-Olivier Bonneville souligne l’ouverture de Sainte-Justine, notamment quant aux propositions d’autogestion de l’horaire de certaines équipes pour composer avec la pénurie de main-d’œuvre qui sévit partout dans le milieu.

«Depuis plusieurs mois, le CHU Sainte-Justine fait face à un achalandage exceptionnel et nos employés travaillent sans relâche à offrir les meilleurs soins et services sécuritaires à nos patients. Nous les remercions de leur engagement et de leur solidarité dans ce contexte particulièrement exigeant», déclare pour sa part le centre hospitalier.

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