La déconstruction du pont Champlain coûtera 400 M$ selon l’estimation préliminaire de la société des ponts Jacques-Cartier et Champlain (PJCCI). Les travaux débuteront au plus tôt en 2019 et s’échelonneront sur au moins trois ans.
Afin de démanteler les différentes parties de la structure, le béton des poutres et du tablier sera retiré dans une opération appelée «délançage». La structure en acier sera hissée et déplacée à l’aide de grues, tandis que les fûts et les chevêtres seront sciés puis retirés.
Les semelles seront quant à elles détruites par explosions contrôlées. «Étant donné qu’elles sont submergées, on a élaboré une méthode pour s’assurer que l’opération n’aura pas d’impact sur la faune aquatique», précise le directeur principal des projets, François Demers.
La durée pour effectuer ces travaux semble réaliste, selon un expert. «À première vue, ça paraît long trois ans, mais on parle d’une structure d’énorme envergure. La démolition doit être faite dans le respect de l’environnement et surtout, de la sécurité des travailleurs. C’est important de prendre le temps de bien faire les choses», note l’ingénieur et président de la firme de génie-conseil ProspecPlus, Claude Guertin.
Pour le transport des matériaux, PJCCI priorisera les camions, plus simple et moins couteux. «On ne peut toutefois pas négliger la voie maritime, puisqu’on utilisera des barges pour les grues», poursuit M. Demers.
Recyclage
L’actuel pont Champlain totalise quelque 253 000 tonnes de béton, 17 000 tonnes d’acier et 12 000 tonnes d’asphalte. La majorité sera recyclée dans la région de Montréal.
«On veut aussi commémorer l’ancien pont Champlain, garder une trace de cette structure qui a fait couler tellement d’encre. On veut faire cela en assurant une intégration urbaine tout en protégeant et mettant en valeur les milieux naturels», fait falloir François Demers.
Parmi différentes options, PJCCI envisage l’aménagement d’un parcours historique dédié à l’ancien pont, d’une halte cyclable à l’Estacade et d’un quai multifonctionnel.
L’opinion des citoyens et des partenaires sera sondée en consultation publique. «Aucune décision définitive n’a été prise. Il y a encore beaucoup de détails qui doivent être raffinés dans les prochains mois», ajoute M. Demers.
PJCCI a toutefois écarté le projet de conserver la structure pour la circulation des cyclistes et des piétons. «Ça ne vaudrait pas la peine de la maintenir, ne serait-ce que pour les coûts d’entretien que ça impliquerait. On se retrouverait avec deux ponts côte à côte, ce ne serait pas idéal non plus d’un point de vue esthétique», fait valoir M. Guertin.
L’échéancier et les paramètres du projet sont encore à être définis.