Montréal

Une étude démontre l’efficacité des saillies de trottoir

Plus de 3300 intersections ont été analysées pour démontrer l'efficacité des saillies de trottoir et des dos d'âne.

Plus de 3300 intersections ont été analysées pour démontrer l'efficacité des saillies de trottoir et des dos d'âne.

Longtemps l’apanage des petites villes, les dos d’âne et les saillies de trottoir sont désormais bien implantés dans certains quartiers montréalais. Une nouvelle étude semble démontrer leur efficacité sur la sécurité des piétons, mais aussi des automobilistes.

Entre 2000 et 2014, le nombre de blessés aux intersections où ont été implantées des saillies de trottoir a diminué de 23 % pour les piétons et de 54 % pour les occupants de véhicule, selon les résultats d’une étude publiés par la Direction régionale de la santé publique (DSP) de Montréal.

Les dos d’âne ont pour leur part réduit de 6 % le nombre de piétons blessés aux intersections et de 23 % le nombre d’occupants de véhicules blessés.

Ces données ont été recueillies dans quatre arrondissements de la métropole: Rosemont – La Petite-Patrie, Le Plateau-Mont-Royal, Mercier – Hochelaga-Maisonneuve et Ahuntsic-Cartierville.

Au total, 3300 intersections ont été analysées dans les quatre arrondissements à partir des données collectées par ceux-ci.

«Il s’agit de la première étude qui se penche vraiment sur l’effet des saillies de trottoir [sur la sécurité des usagers de la route]. Nous avons réussi à démontrer leur efficacité en isolant les autres facteurs, comme le volume de véhicules et de piétons», explique Patrick Morency, docteur spécialiste en santé communautaire à la DSP de Montréal et co-auteur de l’étude.

La DSP a même décidé de vulgariser ces résultats dans un feuillet publié cette semaine.

Réactions
Déjà convaincu de l’efficacité de ces mesures, le maire sortant de Rosemont – La Petite-Patrie, François W. Croteau, se réjouit d’avoir désormais sous la main des données justifiant leur implantation.

«Nous avons voulu mettre en place les meilleures pratiques. À la suite d’une étude menée de 2001 à 2010, la DSP recommandait déjà la mise en place de saillies et de dos d’âne. On apprenait alors que 50 % des intersections de l’arrondissement avaient été les lieux d’un accident» souligne M. Croteau.

Celui-ci affirme qu’idéalement toutes les intersections de Rosemont – La Petite-Patrie devraient être sécurisées par de telles mesures, ou par d’autres, adaptées à leur environnement.

Le Dr Morency est du même avis. «Il y a encore beaucoup trop de blessés lors d’accidents qui auraient pu être évités, surtout sur les artères à plus de deux voies, où l’on retrouve près du trois quarts des blessés. Il faut absolument s’attaquer à ces artères», assure-t-il.

Ce dernier reconnaît toutefois qu’il en revient aux ingénieurs de décider des meilleures pratiques en termes d’installation, et que les dos d’âne et saillies de trottoir ne sont pas nécessairement une solution adéquate sur les artères.

Le chercheur avoue tout de même être agréablement surpris par l’initiative de certains arrondissements, au cours des 15 dernières années, à implanter plus de mesures d’apaisement de la circulation. «Ce sont près de 15 % des intersections dans les quatre arrondissements étudiés qui ont reçu une des deux formes d’apaisement de la circulation», affirme le Dr Morency.

Contacté par TC Media, Équipe Denis Coderre dans Rosemont – La Petite-Patrie n’a pas souhaité commenter au sujet de cette étude.

L’étude a été réalisée dans le cadre d’un mémoire réalisé par Ronaldo L. Cândido, alors étudiant à la maîtrise à l’École de Santé Publique de l’Université de Montréal. L’étude est cosignée par Patrick Morency et par Yan Kestens, professeur et chercheur au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM).

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