À quelques jours du scrutin électoral et quelques heures après la publication d’un sondage le reléguant en deuxième position, le maire sortant, Denis Coderre, a haussé le ton et a attaqué les promesses de sa principale adversaire, Valérie Plante.
«Je ne sais pas où ils vont prendre l’argent», a assuré lundi matin l’ancien député fédéral. Ce dernier visait les 474 promesses électorales de Projet Montréal. «Ils investissent ad nauseam puis la pensée magique prend tout son sens», a ajouté celui qui, pour la première fois, a vu Valérie Plante prendre les devants dans les sondages avec 39% des intentions de vote, contre 37% pour le maire sortant.
Alors que l’élection municipale livrera son verdict dimanche, Denis Coderre a profité de ce début de semaine pour reparler du maire du Plateau–Mont-Royal, Luc Ferrandez. Une tactique déjà utilisée au cours des dernières semaines. «Je serais inquiet, moi, de voir une administration Ferrandez-Plante», a-t-il souligné, avant de se montrer encore plus percutant en questionnant les soutiens de Projet Montréal.
«Faudra qu’ils trouvent l’argent quelque part. À part quelques contacts à Québec solidaire, je ne sais pas comment ils vont être capables de chercher ce qu’il faut», a-t-il affirmé.
«Quand on veut être maire de Montréal, c’est pas rien. On a un rôle à jouer sur la scène locale, québécoise, canadienne puis internationale. Ça ne s’improvise pas.» – Denis Coderre
Selon Valérie Plante, le maire sortant serait «en mode panique». «Je vais laisser cette stratégie-là à M. Coderre de vouloir me mettre dans une boite, a-t-elle répondu. Les gens voient beaucoup plus grand. Ils voient ce qui les intéresse et les idées qu’on met de l’avant.»
Qualifiant ces propos d’«attaques gratuites», la conseillère de Ville-Marie a mis de l’avant son style qu’elle qualifie d’«inclusif». «J’aime travailler avec tout le monde, avec des gens qui me challengent. Je n’ai pas besoin de faire taire les gens qui pensent différemment de moi», a-t-elle répliqué.
Qualifiant les engagements de Valérie Plante d’«extrêmement brouillons», Denis Coderre s’est également adressé aux électeurs. «On ne peut pas se permettre de recommencer à zéro puis d’improviser, a-t-il exposé. C’est important d’avoir une dose réaliste. On demande à la population de regarder plus en profondeur ce que eux promettent par rapport à ce que nous réalisons et ce que nous voulons faire.»
En réponse, Valérie Plante s’est également montrée incisive. «J’ai un peu l’habitude que M. Coderre sorte des chiffres de son chapeau, a-t-elle avancé. Je n’ai pas vraiment de leçons à recevoir du maire sortant qui n’est même pas capable de nous dire le nombre de billets vendus pour la Formule E.»
«C’est une ligne de métro que je propose, pas un programme spatial.» – Valérie Plante
Alors que ce coup de sonde publié lundi par Radio-Canada révèle également que 55% des personnes interrogées jugent Denis Coderre arrogant, contre 17% pour Valérie Plante, l’intéressé s’est défendu en mettant de l’avant ses actions.
«C’est de la détermination, a-t-il certifié. C’est sûr qu’on peut piler sur certains gros orteils. Si on reste derrière son bureau et qu’on est gentil, gentil, y a pas grand chose qui va se faire. Des fois, c’est sûr que quand on est leader et qu’on veut arriver à nos fins, ça dérange.»
(Avec Johanna Pellus)