Visée par des allégations de harcèlement, la mairesse de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Giuliana Fumagalli, travaille de la maison jusqu’à nouvel ordre.
Selon nos informations, plusieurs employés ont fait état de mauvaises relations de travail avec la mairesse d’arrondissement, ainsi que d’un manque de collaboration.
Admettant avoir été mise au courant dès le 10 mai des allégations de harcèlement qui ne concernent, selon la Ville, qu’une seule personne, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a déclaré mardi en point de presse prendre ces allégations «très au sérieux». «On a tout de suite rencontré Mme Fumagalli et son cabinet, il a été décidé qu’elle travaillerait de la maison», a précisé la mairesse de Montréal.
Une procédure de médiation est en cours pour tenter de calmer la situation, a-t-elle spécifié.
Depuis six mois, deux chefs de cabinet ont quitté l’entourage de Mme Fumagalli. Valérie Plante n’a cependant pas précisé si ces départs étaient liés aux allégations de harcèlement.
Mme Fumagalli et le ou la plaignante, dont l’identité n’a pas été dévoilée, sont en contact dans le cadre de la médiation.
La médiation a été «acceptée de bonne foi par les deux partis», a expliqué Mme Plante. «C’est une excellente nouvelle, il faut absolument que les relations de travail soient harmonieuses et respectueuses», a-t-elle ajouté.
«La première étape c’est de proposer une médiation. Après ça il y a d’autres étapes qui vont suivre. À ce moment-ci, on va commencer [par la médiation] et on va voir où ça va se rendre.» –Valérie Plante, répondant à la possibilité d’expulser Mme Fumagalli de son parti ou de la démettre de son poste.
Valérie Plante espère que la médiation se termine bien et que les choses puissent entrer dans l’ordre pour que la mairesse de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension reprenne son travail normalement.
L’opposition officielle par la voix de son chef, Lionel Perez, a immédiatement réagi à l’annonce de Valérie Plante, qualifiant la situation de «troublante et inédite à la Ville de Montréal, où une élue se fait renvoyer à la maison par le cabinet de la mairesse, pour des raisons de harcèlement». M. Perez a aussi accusé la Ville de manquer de transparence dans ce dossier, qualifiant «d’inacceptable» le fait que la mairesse ait «retenu l’information pendant plusieurs jours».
Concernant le processus de médiation, la Ville n’a pas fourni de détails quant à son encadrement ni sur l’identité du médiateur. Lionel Perez en a profité pour critiquer ce processus, qui n’est pas encadré par la loi, selon lui. «C’est un processus qui a été inventé par la mairesse pour camoufler une situation [qui concerne] quelqu’un de son équipe», a-t-il attaqué. Pour lui, Mme Fumagali devrait être suspendue et remplacée par son suppléant.
Giuliana Fumagalli a été élue le 5 novembre, en défaisant Anie Samson, qui était mairesse d’arrondissement depuis 2006. Mme Fumagalli en est à sa première expérience en politique. Cette ancienne employée de Postes Canada a été militante syndicale et communautaire. Elle a notamment cofondé le Comité des citoyens de Parc-Extension.