Le projet de terminal d’approvisionnement de carburant aéroportuaire à Montréal-Est reçoit l’approbation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Ce dernier émet toutefois un bémol au sujet du pipeline Trans-Nord déjà existant, qui doit notamment acheminer le carburant vers des aéroports.
Dans le rapport que le BAPE a rendu public mercredi, il est indiqué que l’emplacement choisi par la Corporation internationale d’avitaillement de Montréal (CIAM) pour le quai et les réservoirs est approprié à condition que la contamination déjà présente dans le sol soit gérée de façon à empêcher la propagation de contaminants dans le fleuve Saint-Laurent.
Ce qui inquiète le BAPE ainsi que plusieurs intervenants ayant pris la parole lors des consultations, c’est la vétusté du pipeline Trans-Nord qui assurera, une fois raccordé, le transport de 172 000 barils de produits pétroliers par jour.
Ce pipeline vieux de 66 ans est responsable de près de la moitié des incidents impliquant un oléoduc au Québec depuis 2008. En outre, l’entreprise ne s’est pas montrée très réceptive aux demandes de corrections de l’Office national de l’énergie (ONÉ), au point où deux des commissaires de l’organisme fédéral avaient même recommandé (sans succès) son arrêt temporaire en 2016.
Néanmoins, l’état du pipeline Trans-Nord ne faisait pas partie du mandat d’étude du BAPE. «Les pipelines sont de juridiction fédérale, donc dépendent de l’ONÉ», a indiqué mercredi Luc Nolet, le porte-parole du BAPE.
Le rapport de son organisation recommande toutefois au ministère de l’Environnement de s’assurer que Trans-Nord a répondu aux exigences de l’ONÉ avant d’autoriser le projet de la CIAM. En effet, ce pipeline est installé à proximité de plusieurs maisons du nord de Montréal et traverse la rivière des Outaouais, non loin des prises d’eau potable des Montréalais.
Interrogé à ce sujet l’ONÉ précise que l’entreprise albertaine est désormais conforme. L’une des dernières ordonnances de l’ONÉ date de 2016 et concerne notamment les cas de non-conformité liés aux surpressions et à la gestion du franchissement des cours d’eau. «Le personnel de l’Office surveille régulièrement les rapports et activités de la compagnie pour s’assurer que toutes les exigences liées à l’ordonnance soient respectées. À ce jour, Trans-Nord respecte les conditions et les exigences de l’ordonnance», indique Marc Drolet, porte-parole de l’ONÉ.