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Plastique: une matière détenant le secret de la vie éternelle 

Du jeu masqué, c'est ce que propose la pièce de théâtre Plastique. Photo: Gracieuseté, Vanessa Fortin

Imaginez un monde où le pétrole n’existe plus. De notre perspective, cette utopie est enviable, mais sommes-nous vraiment capables de nous passer du plastique? Il semble que non, si l’on se fie à la quête des personnages de Plastique, la nouvelle pièce de science-fiction présentée à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier. 

Située en 2122, Plastique dépeint un monde où cette matière est fortement convoitée pour ses vertus «impérissables». Souhaitant à tout prix s’en procurer, une femme âgée – surnommée La Gercée – et ses deux employés partent à la recherche d’un continent de plastique perdu au milieu de l’océan où vit une femme larguée là par erreur et détenant le secret de la «chirurgie plastique», une science révolue qui permettrait à La Gercée de lutter contre ses plus grandes peurs: la vieillesse et la mort. 

Avec cette pièce, l’auteur et metteur en scène Félix Emmanuel – qui cosigne les textes avec Zoé Girard – souhaite proposer un monde inversé où le plastique, qui est en ce moment une matière jetable et sans aucune valeur, devient une ressource mythique détenant le secret de la vie éternelle. 

Jeu masqué 

S’inspirant de la commedia dell’arte, les comédien.ne.s de Plastique sont tous.tes masqué.e.s. 

«C’est associé à un art vieillot, un peu révolu, reconnaît Félix Emmanuel en entrevue avec Métro. Mais c’est théâtral et il y a vraiment une richesse à aller chercher dans le jeu masqué. J’adore la commedia dell’arte, mais nous, on va chercher un angle plus actuel sur l’approche du genre.»  

Le jeu masqué, c’est la spécialité que le Théâtre du Portage – qui produit la pièce – célèbre depuis sa fondation, en 2015. Ayant développé des archétypes contemporains, les comédien.ne.s de cette troupe incarnent le même personnage d’un projet à l’autre. 

En plus de Madeleine (Agathe Foucault), l’itinérante solitaire, et La Gercée (Zoé Girard), la femme refusant de vieillir, Plastique met en scène Gilles (Zoé Lajeunesse-Guy), un vieux mononcle farceur, ainsi que Le Cracheux (Yann Aspirot), un être narcissique qui souhaite devenir riche. 

Notre matière de création au Portage, vu que les personnages sont récurrents, c’est nécessairement leur quête et leur plus grande peur. 

Félix Emmanuel, metteur en scène

Les masques – qui non, ne sont pas en plastique, mais plutôt en cuir – ont été moulés sur le visage des comédien.ne.s. 

Si une bonne partie de l’émotion exprimée passe ainsi par le jeu corporel, les yeux et la bouche – visibles malgré le masque – permettent aussi de percevoir les expressions faciales. Une attention particulière a d’ailleurs été portée aux éclairages afin que le public voie bien l’œil des interprètes. 

«Il y a la notion de masque vivant et de masque mort, évoque Félix Emmanuel. On dit qu’un masque est mort s’il est figé dans une expression. La richesse d’un masque bien fait, c’est qu’il est capable d’avoir une personnalité, mais également d’évoquer la tristesse, la joie, la colère, d’être capable de se mouler à l’émotion du personnage.» 

Photo: Gracieuseté, Vanessa Fortin

Un humour cartoonesque 

Si Plastique est une pièce particulièrement axée sur l’humour, celui-ci passe beaucoup par le côté burlesque des personnages, ce qui peut plaire à certain.e.s, mais moins à d’autres. Le dessin animé a d’ailleurs été l’une des inspirations pour l’écriture de ce spectacle. 

«Pour ce show, on s’est inspiré des dessins animés pour adultes, comme Rick et Morty et Les Simpson, soutient le metteur en scène. On est allé chercher dans la culture populaire une inspiration.» 

Cela n’empêche pas que la pièce propose quelques scènes également touchantes, surtout en ce qui concerne les personnages de Madeleine et Gilles, moins caricaturaux que les deux autres. 

Plastique est présentée à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier jusqu’au 10 décembre. Des représentations sont également proposées aux groupes scolaires, un public cible qui risque d’être interpellé par les enjeux abordés, mais également par le rythme particulièrement dynamique et éclaté de la pièce. 

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