L’astronaute québécois David Saint-Jacques, qui s’apprête à s’envoler pour un long séjour sur la Station spatiale internationale en décembre, a contribué au lancement d’une exposition sur la roche lunaire, vendredi, au Centre des sciences de Montréal.
Les visiteurs pourront toucher à un fragment de Lune, dont l’existence remonte à 3,8 milliards d’années, qui pèse 24g et n’est pas plus gros qu’une gomme à effacer.
Ce n’est pas une coïncidence que le dévoilement officiel de l’exposition ait eu lieu le jour du 49e anniversaire du premier alunissage par les 11 astronautes d’Apollo 11, le 20 juillet 1969.
David Saint-Jacques a posé la main sur la plus récente attraction du Centre des sciences, qui a été recueillie lors de la mission d’Apollo 17 en 1972.
L’astronaute canadien a toutefois admis aux journalistes ne pas s’attendre à aller un jour sur la Lune.
«Je crois que c’est pour la prochaine génération d’astronautes. Pas pour moi», a confié M. Saint-Jacques, vendredi.
Il a tout de même affirmé qu’il aimerait voir l’empreinte de Canadiens sur la Lune.
«Matériellement et physiquement, c’est une possibilité. Mais ce sont des décisions politiques, des décisions de programmes. Moi je pense qu’on devrait. Ce serait une source d’inspiration vraiment incroyable pour tout le monde», a-t-il soutenu.
M. Saint-Jacques, qui s’envole le 20 décembre à bord d’un vaisseau russe Soyouz, célébrera son 49e anniversaire de naissance le 6 janvier sur la Station spatiale internationale.
Sa mission se conclura toutefois avant le 50e anniversaire du «petit pas» de feu Neil Armstrong sur la surface de la Lune.
«Le calendrier est encore à déterminer… mais je serai de retour sur la Terre», a-t-il affirmé.
Pour le moment, son ordre du jour est très bien rempli pour les cinq prochains mois avant son départ pour la Station spatiale.
«Nous nous attardons à mon entraînement pour être de la meilleure façon les yeux et les mains des scientifiques sur la planète qui ont pensé à toutes ces expérimentations que je vais effectuer», a souligné M. Saint-Jacques.
«Je dois aussi apprendre comment faire des expérimentations sur ma propre personne, car je serai le sujet ou le cobaye pour beaucoup de ces expérimentations», a-t-il ajouté.
Le Centre des sciences de Montréal soutient que son exposition sur la roche lunaire est seulement la 10e du genre au monde.
Avant d’arriver à Montréal, le fragment de lune a été entreposé dans des laboratoires de la NASA, où il a été protégé des conditions atmosphériques de la Terre. La roche de basalte n’avait jamais été touchée auparavant, sauf par des experts de la NASA l’ayant préparée pour son voyage vers Montréal.
L’employée Sara Arsenault, qui s’est rendue à Houston pour en prendre possession, a dit avoir vu beaucoup d’échantillons recueillis par des astronautes américains qui sont conservés dans des cabines particulières.
Le fragment de Lune sera la vedette de la nouvelle exposition «L’eau dans l’Univers» du Centre des sciences.
L’un des autres objets que pourront examiner les visiteurs est le train d’atterrissage du module lunaire utilisé dans les missions Apollo, et qui a été fabriqué par l’entreprise québécoise Héroux-Devtek.