Quatre mois après avoir été évincée d’une séance du conseil d’arrondissement d’Outremont, l’ex-conseillère Céline Forget intente une poursuite contre la Ville de Montréal à la cour des petites créances. Elle réclame 1 000$ en dommages moraux pour le stress et l’anxiété qu’elle ressent depuis l’expulsion.
«J’ai été humiliée et marquée par cet événement qui fut rendu public dans les médias», peut-on lire dans le document déposé au palais de justice de Montréal début juillet et dont L’Express d’Outremont a obtenu copie.
Le 5 mars, elle s’était portée comme témoin lorsque le comédien Donald Pilon s’est fait escorter hors de la salle par des agents de sécurité à la suite d’une altercation verbale avec le maire Philipe Tomlinson. Mme Forget et M. Pilon se sont ensuite vu refuser l’accès à la salle du conseil d’arrondissement.
L’ancienne élue dit avoir été agrippée et expulsée par un agent alors qu’elle se retrouvait dans le portique de la salle. L’arrondissement soutient que Mme Forget avait essayé de s’interférer entre les agents et le comédien et aurait refusé d’obtempérer.
«Je ressens du stress et de l’anxiété à chaque assemblée publique par crainte de revoir ce patrouilleur et/ou par crainte de semblables agissements à mon égard de la part des autres agents du service de la sécurité publique», écrit-elle dans sa poursuite.
En mars, des citoyens de l’arrondissement avaient arboré un carré jaune en feutre pour dénoncer l’affluence des autobus scolaires de la communauté hassidique. Le port de ce symbole a été vivement dénoncé, certains y voyant un rappel de l’étoile de David que devaient porter les juifs sous le régime nazi.
Donald Pilon, qui portait ce carré jaune lors de la séance du 5 mars, aurait haussé le ton à l’endroit du maire Tomlinson alors que ce dernier tentait de calmer une discussion enflammée entre le comédien et un autre citoyen.
Motivation
La citoyenne promet de remettre le montant de sa réclamation à un organisme de lutte à l’itinérance chez les jeunes, Le Bon dieu dans la rue, à Montréal, qu’elle appuie depuis plusieurs années.
«Je n’essaie pas de faire de l’argent avec cet événement. Cet argent appartient aux citoyens et sera donc retourné à la collectivité, si jamais on me donne raison dans ma requête», affirme-t-elle.
Mme Forget explique se tourner vers les tribunaux parce qu’elle juge avoir été évincée sans raison et que l’arrondissement n’en fait pas de cas.
«Aucune excuse, aucun malaise. Cela m’inquiète grandement. Et c’est la raison qui a motivé ma démarche. Il ne faut plus que ça se reproduise, ni pour moi ni pour d’autres», a-t-elle répondu par courriel.
Selon l’Outremontaise, il faut des motifs importants pour empêcher une personne d’assister aux réunions du conseil, comme nuire à son bon déroulement.
De son côté, la Ville de Montréal refuse de commenter le dossier étant donné qu’il est judiciarisé.