Tramways, navettes fluviales, prolongement du service rapide par bus (SRB) Pie-IX, modernisation de la rue Notre-Dame, décontamination des terrains: la nouvelle ministre de la métropole, Chantal Rouleau, compte sur plusieurs chantiers pour redynamiser l’est de Montréal.
L’axe central de la stratégie caquiste passe par la décontamination des terrains et l’amélioration de la mobilité. En tant que ministre responsable de la métropole et ministre déléguée aux transports, Chantal Rouleau sera aux premières loges pour orchestrer ces chantiers.
«En tant qu’ancienne mairesse d’arrondissement et maintenant comme ministre, à chaque fois que je les rencontre, les gens d’affaires de l’Est me disent qu’ils perdent leur personnel, car il faut une voiture pour venir travailler», a mentionné lundi la députée de la Coalition avenir Québec (CAQ) Chantal Rouleau, en entrevue avec Métro.
Même si plusieurs militent pour le prolongement du Réseau express métropolitain (REM) dans l’est de l’île de Montréal, le gouvernement Legault privilégie toujours un tramway qui relierait le centre-ville à Pointe-aux-Trembles, mais aussi à Rivière-des-Prairies.
«Un tramway moderne et électrique sera très efficace pour desservir la pointe de l’île, mais aussi Rivière-des-Prairies par le long de l’autoroute 25. Là aussi, il y a des besoins et des secteurs industriels importants qu’il faut aller desservir», a-t-elle ajouté.
Les deux branches se rejoindraient sur la rue Notre-Dame pour converger ensuite vers la station de métro Bonaventure et la gare Centrale. Ce projet implique de créer en parallèle un boulevard urbain (sans tranchée) sur la rue Notre-Dame désengorgée par l’ajout d’un nouvel accès au Port de Montréal pour les camions. Le tramway circulerait au nord de la rue Notre-Dame sur l’ancienne voie du Canadien national, qui est aujourd’hui un parc linéaire. Il serait aussi relié au futur SRB Pie-IX, dont le gouvernement veut étudier le prolongement jusqu’au sud de l’île.
«Le bureau de projet de revitalisation de la rue Notre-Dame issu de l’entente signée début décembre avec la Ville de Montréal dévoilera bientôt les budgets et les échéanciers dont il dispose», a précisé la ministre.
Cette amélioration de la mobilité permettra de justifier la décontamination des quelque 846 hectares (deux fois Outremont) de terrains contaminés situés dans l’est de l’île en utilisant notamment la phytoremédiation. «On a annoncé 200M$ rien que pour l’Est. C’est bien plus que les gouvernements précédent. On en est à la phase de recensement et de priorisation des lots à décontaminer», a souligné Mme Rouleau.
L’entrepreneur Christian Yaccarini, qui se spécialise notamment dans la requalification d’anciennes friches industrielles, se félicite de cette volonté. Il mentionne toutefois qu’il est important que ces sommes ne soient pas octroyées à des spéculateurs ou aux anciens pollueurs de ces sites.
Le défi du ministère des Transports consistera à améliorer son taux de réalisation. Si l’on se fie au calendrier de réalisation d’Infrastructure Canada créé dans le cadre de son plan Investir dans le Canada, le Québec est la province qui a pris le plus de retard dans la réalisation de projets.
En attendant:
Plusieurs autres dossiers attendent la ministre déléguée aux transports. Il faudra gérer les mesures de mitigation autour des chantiers du REM, pérenniser le projet pilote de navette fluviale qui attiré plus de 4600 passagers en une semaine, s’assurer que prolongement de la ligne bleue du métro se concrétise et rénover l’autoroute 40, de même que le tunnel Louis-H. Lafontaine.