Les thérapies de conversion «ne sont pas bienvenues» à Montréal. Au lendemain de la conclusion du festival de la Fierté, la Ville invite le gouvernement canadien à criminaliser la pratique.
Dans une déclaration adoptée à l’unanimité par le conseil municipal, lundi, la Ville demande au gouvernement du Canada «d’amender le code criminel et au gouvernement du Québec d’implanter les mesures nécessaires pour mettre fin aux thérapies de conversion».
Ces thérapies visent à «modifier» l’orientation sexuelle d’une personne se définissant comme LGBTQ+. Elles sont particulièrement controversées.
«Cruelles et dommageables»
La déclaration adoptée lundi soutient que ces méthodes sont «cruelles, dépourvues de tout fondement scientifique, dommageables pour la santé mentale et […] briment les droits fondamentaux des personnes qui les suivent».
«Parfois, ce sont même des mineurs», a soutenu la mairesse de Montréal, Valérie Plante, au conseil municipal. «Et ça, ça envoie des messages comme quoi ce n’est pas normal d’être qui on est, que c’est une honte.»
«Dépendamment des milieux, on en entend peut-être moins parler. Mais ça existe. On en entend parler aux États-Unis, mais il y en a également au Canada», a-t-elle ajouté.
Le parti d’opposition Ensemble Montréal a joint sa voix à celle de la mairesse pour dénoncer les thérapies de conversion.
«Ça se passe encore à Montréal, ce n’est pas une blague. Le mois dernier, j’ai reçu l’appel d’une maman qui m’expliquait clairement qu’une église abritait une espèce de regroupement jeunesse sous lequel étaient menées des conversions», a raconté le conseiller de ville de Pierrefonds-Roxboro, Benoit Langevin.
«J’ai confronté le prêtre. On est allé au bout de la chose et ça a cessé. Mais quand même, nous devons rester vigilants.» – Benoit Langevin élu de l’opposition
Contacté par Métro, le cabinet du ministre fédéral de la Justice, David Lametti, s’est «réjouit de l’adoption de cette déclaration».
«Les gouvernements provinciaux, territoriaux, municipaux et fédéral ont tous un rôle important à jouer et nous continuerons de travailler avec tous les partenaires pour mettre fin à cette pratique discréditée et dangereuse», a fait savoir l’attachée de presse du ministre, Rachel Rappaport.
Sous le feu des critiques
Fierté Montréal a vivement critiqué les thérapies de conversion au cours des années. L’organisme a d’ailleurs profité de son festival, amorcé le 8 août, pour exiger que le gouvernement légifère.
Au début du mois de juillet, le gouvernement du Canada s’est dit ouvert à apporter des modifications au Code criminel pour y inclure les thérapies de conversion.
«Nous examinons activement la possibilité d’apporter des modifications pour prévenir, punir et décourager davantage cette pratique», a expliqué Mme Rappaport.