Des trottinettes Lime continuent d’être garées sur les trottoirs de Montréal, même devant l’espace de stationnement qui leur est pourtant réservé. Si elle reconnaît que la situation présente «des défis importants», la direction de Lime veut «responsabiliser» les Montréalais pour corriger le tir.
Le stationnement des trottinettes Lime fait régulièrement défaut depuis leur arrivée dans la métropole, malgré la réglementation en place.
«Notre technologie est nouvelle, donc c’est sûr qu’il y a une transition à faire pour éduquer les usagers», explique le DG de Lime pour l’Est du Canada, Michael Markevich, lors d’une rencontre avec les médias tenue mercredi.
La veille, Métro a notamment trouvé une trottinette garée devant l’espace de stationnement qui lui est réservé, à l’angle de l’avenue Atwater et de la rue Sherbrooke. Une voiture occupait une partie de l’espace.
Appelée à réagir, la porte-parole du comité exécutif, Laurence Houde-Roy, affirme que l’administration Plante fera un compte-rendu de la situation des trottinettes Lime d’ici peu. L’objectif serait d’établir un plan de match plus strict pour l’avenir de ces engins dans la métropole.
«Nous avons déjà fait part de notre insatisfaction face aux opérations actuelles. Nous ferons un bilan très prochainement sur cette question», insiste-t-elle.
Le parc Jean-Drapeau prudent
Une dizaine d’emplacements réservés aux trottinettes électriques ont été installés sur les îles Sainte-Hélène et Notre-Dame. Le stationnement déficitaire de ces engins «est une réalité qu’on avait vu venir», indique à Métro la porte-parole de la Société du parc Jean-Drapeau (SPJD), Gabrielle Meloche.
«On a récolté quelques trottinettes dans des endroits incongrus ici et là. L’enjeu, c’est que lorsqu’elles se retrouvent dans la rivière, par exemple, on ne peut pas descendre pour aller les chercher. Ça demande beaucoup de gestion avec l’opérateur.» -Gabrielle Meloche, porte-parole à la SPJD
Des trottinettes Lime auraient notamment été retrouvées près du pont de la Concorde, qui relie la Cité-du-Havre à l’île Sainte-Hélène.
Même si ces cas ne se produisent pas à outrance, l’organisme paramunicipal souhaite prendre un temps d’arrêt avant de renouveler l’expérience avec Lime.
«De notre côté, l’expérience se terminera vendredi et il faudra faire un bilan avant de voir si on poursuit. C’est sûr qu’il y a quand même une forte propension à continuer d’offrir ces trottinettes pour les employés, mais ça dépend de notre post-mortem», illustre Gabrielle Meloche.
Aucune sanction
Malgré ces débordements, Lime avoue n’avoir appliqué aucune sanction monétaire jusqu’ici dans la métropole. Le groupe refuse de chiffrer le nombre de trajets réalisés depuis la mi-août. Un enjeu qui ferait l’objet de discussions avec la Ville.
«L’administration Plante prend ceci très au sérieux», avance une porte-parole de Lime, Anastasia Unterner. «Nous avons reçu une lettre de la Ville le 23 août, mentionnant qu’une amélioration du service serait appréciée concernant les stationnements», ajoute-t-elle.
Elle affirme que l’organisation travaille à développer des «mesures concrètes» pour serrer la pince aux usagers récalcitrants.
D’autres acteurs à impliquer
À Montréal, une équipe de 30 personnes se charge de «rappeler les règles locales». Elle rééquilibre aussi les trottinettes et résout les problèmes de stationnement. Plus d’une centaine de travailleurs autonomes s’ajoutent à ce nombre.
Formée pour informer les citoyens, la «Tidy Squad» ne peut pas tout faire cependant, soutient M. Markevich.
«Je pense que la police a un rôle à jouer pour appliquer la loi. Tout le monde a un rôle à jouer pour responsabiliser les usagers.» -Michael Markevich, DG de Lime pour l’Est du Canada
En matière de sécurité, l’entreprise veut aussi faire mieux. Elle annoncera sous peu un programme de distribution de casques à rabais pour les usagers.