La Ville de Montréal assure avoir corrigé le tir dans le dossier du nouveau complexe aquatique à Rosemont, après avoir été réprimandée par le Bureau de l’inspecteur général (BIG) pour un appel d’offres non conforme. Le conseil municipal s’apprête à approuver un contrat de plus de 39 M$ pour permettre la construction du centre.
Le projet consiste à construire un complexe aquatique moderne dans l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie. Ce dernier, qui comprendra deux piscines et un vestiaire universel, sera situé au nord du Centre Rosemont, dont les installations actuelles sont vétustes.
À la fin du mois de février, le BIG dévoilait dans un rapport que le processus d’appel d’offres pour ce projet contrevenait à «la libre concurrence». L’inspectrice générale, Brigitte Bishop, y soulignait que les critères des documents d’appel d’offres étaient si précis que seule une entreprise, Myrtha Pools, pouvait s’y conformer. Or, cela allait à l’encontre du «cadre normatif» en vigueur concernant les appels d’offres lancés par les villes.
Un appel d’offres conforme
À la demande de l’inspectrice générale, la Ville a donc apporté plusieurs modifications à son appel d’offres.
Une de ces modifications consiste à modifier le type de bassin réclamé. La première version, rédigée en 2017, permettait aux soumissionnaires de «déposer un prix» pour des «bassins modulaires préfabriqués». Or, seule l’entreprise Myrtha Pools, dont le siège social est en Italie, propose ce type de produit.
La Ville a donc révisé les documents d’appel d’offres pour demander plutôt la construction de «bassins en béton-céramique». Elle espérait ainsi recevoir plusieurs propositions.
Ce sont finalement deux entreprises qui ont pris part à ce processus d’appels d’offres, soit EBC et Magil Construction.
Cette dernière a remporté le contrat en tant que plus bas soumissionnaire. Le contrat en question s’élève à environ 39,3 M$. Il fera l’objet d’une approbation mardi prochain en séance du conseil municipal.
La Ville a par ailleurs demandé à la Commission permanente sur l’examen des contrats publics d’analyser ce processus d’appel d’offres. Dans un rapport, cette dernière a confirmé la «conformité» des démarches entreprises.
Retard
La reprise du processus a eu pour effet de retarder la construction de ce complexe aquatique, qui devait initialement commencer le mois dernier et se terminer en 2020. La Ville prévoit maintenant que les travaux commenceront d’ici la fin du mois et s’échelonneront jusqu’en avril 2021.
«Un retard dans l’ouverture du nouveau complexe aquatique se traduirait en un déficit significatif dans l’offre de services aquatiques de cet arrondissement», souligne d’ailleurs des documents décisionnels de la Ville.
Afin de valoriser les activités sportives, la Ville a prévu investir 150 M$ sur 10 ans dans la construction de nouvelles infrastructures aquatiques dans la métropole.