Montréal

Tensions à l’ARTM: Québec appelle les opérateurs au dialogue

voies réservées Chantal Rouleau

La ministre déléguée aux transports et responsable de la métropole, Chantal Rouleau.

Le gouvernement Legault appelle au dialogue dans le Grand Montréal, alors que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) traverserait une crise de confiance dans ses relations avec plusieurs opérateurs, dont la STM.

«Dans toutes mes rencontres, je parle énormément de coordination, de concertation, de communication. C’est essentiel. On doit tous aller dans la même direction», a plaidé lundi la ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau. Celle-ci estime que ces «problèmes de communication» doivent être adressés rapidement.

Plus tôt, lundi, La Presse révélait que l’ARTM est secouée à l’interne par une crise de confiance. Les sociétés de transport de Montréal, de Laval et de Longueuil, ainsi qu’exo, lui reprocheraient d’avoir créé une «bureaucratie métropolitaine» envahissante. La situation aurait pour effet de sous-évaluer l’importance de dossiers pourtant urgents.

Une rencontre a eu lieu fin janvier entre le ministre des Transports, François Bonnardel, et le directeur de l’ARTM, Benoit Gendron, pour trouver des solutions.

Chose certaine: pour réussir à augmenter le service, tous les opérateurs devront contribuer, martèle Chantal Rouleau. «Si ça déraille, on remet les choses sur les rails, dans la bonne direction. C’est dans ce sens que nous travaillons», dit-elle, refusant de s’avancer davantage.

«Il faut s’habituer», avoue la STM

À la Société de transport de Montréal (STM), le président Philippe Schnobb avoue devoir s’adapter à la nouvelle structure de l’ARTM, encore relativement jeune. Il affirme être persuadé que l’ARTM et les opérateurs réussiront à trouver «un terrain d’entente» constructif pour tous.

«Je suis certain qu’on va y arriver. On croit à l’ARTM», ajoute M. Schnobb.

Selon lui, l’Autorité sera confrontée à des «défis importants» dans les prochains mois. Parmi les grands dossiers, on note la réforme tarifaire et la création du Plan stratégique de développement (PSD), qui sera présenté au conseil d’administration, puis évalué par Québec, en juin.

«Il y a moyen de travailler ensemble, et c’est ce qu’on cherche à faire. Il faut regarder vers l’avant et s’organiser pour s’entendre.» -Philippe Schnobb, président de la STM

Beaucoup de changements

Appelé à réagir, le porte-parole de l’Autorité régionale du transport métropolitain (ARTM), Simon Charbonneau, reconnaît que la nouvelle gouvernance centralisée des sociétés de transport «apporte son lot de changements».

«Nous sommes en gestion de changement et notre volonté est de collaborer ouvertement avec toutes les parties prenantes. L’heure est à la consultation et à la collaboration. Nous allons continuer en ce sens», indique-t-il à Métro.

M. Charbonneau affirme que son organisation met «tout en place pour poursuivre dans cette voie». «Il y a de grands projets à livrer en 2020. Nous travaillons tous pour mieux desservir les usagers du transport collectif», renchérit le porte-parole.

Les usagers, premières victimes?

Joint par Métro, le président de Trajectoire Québec, François Pepin, s’inquiète des effets collatéraux que pourrait avoir une absence de dialogue.

«Pendant tout ce temps-là, les projets vont se réaliser plus tard. C’est la population qui va être affectée, qui n’aura pas de service. Ça prend un cadre formel pour faire avancer les dossiers.» -François Pepin, président de Trajectoire Québec

Il est tout à fait normal, cependant, que la précision des rôles de chacun soit encore à faire, selon lui.

«À chaque nouvel organisme créé – et ça a été le cas avec l’AMT en 1996 – il y a une définition des juridictions à faire. C’est comme une crise d’adolescence, si on veut. Deux ou trois niveaux de décisions, ça peut amener une certaine lourdeur au système. Mais il ne faut pas que la rigueur devienne une lourdeur. Ça prend de la souplesse», conclut le responsable.


Plus pour les régions

Le ministre François Bonnardel a aussi annoncé lundi que Québec investira 513,8 M$ pour améliorer la desserte de transport collectif en régions. Un organisme de transport en milieu rural pourra désormais toucher une aide minimale de 100 000$, au lieu de 75 000$. Le maximum de la subvention passera aussi à 375 000$.

Les sommes dédiées au développement de trajets de bus interurbains seront également bonifiées, de 150 000$ à 185 000$. Les subventions visant à contrecarrer l’annulation d’un trajet passeront enfin de 75 000$ à 100 000$.

Toutes les aides financières seront rétroactives à partir du 1er janvier 2019.

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