La Ville de Montréal reporte de deux mois le paiement des droits annuels des propriétaires de taxis de la métropole afin de leur donner un répit, la crise du coronavirus ayant fait chuter leurs revenus.
Le comité exécutif a accepté mercredi la demande du Bureau du taxi de Montréal concernant le report du paiement de ces droits du 31 mars au 31 mai. La Ville reporte ainsi de deux mois l’arrivée d’une somme d’environ 125 000$ dans ses coffres.
Alors que la métropole compte près de la moitié des cas de coronavirus dans la province, l’administration de Valérie Plante souhaite «protéger les citoyens», tout en permettant aux «opérations essentielles» de suivre leur cours.
«Ainsi, dans le but d’éviter les déplacements inutiles des citoyens et d’encourager l’utilisation des services numériques disponibles, il serait judicieux de modifier la date butoir imminente de paiement du droit annuel exigé pour maintenir la validité des permis de propriétaire de taxi au delà du 31 mars», soulignent les documents décisionnels du comité exécutif.
La formation de base des chauffeurs de taxi est par ailleurs depuis mardi d’un minimum de 35 heures, contre 150 heures auparavant. La formation continue n’est par ailleurs plus obligatoire pour le renouvellement du permis de chauffeur de taxi.
Chauffeurs inquiets
De plus en plus de chauffeurs sont inquiets par la possibilité de contracter le coronavirus dans le cadre de leur travail. Pour prévenir cette situation, le gouvernement Legault a demandé à ceux-ci de se laver les mains fréquemment et d’arrêter temporairement de travailler s’ils présentent des symptômes grippaux.
«J’ai été à l’aéroport et j’ai contracté une forme de grippe. J’ai contacté le 811 et on m’a demandé de rester à la maison […] Je pense que j’ai embarqué des clients qui ont de la toux et que je l’ai attrapé comme ça», raconte à Métro le chauffeur Hassan Kattoua.
Ce dernier presse d’ailleurs le gouvernement Legault de financer l’installation de vitres protectrices dans les voitures de taxi de la province.
«Ce ne sont pas les chauffeurs de taxi qui vont débourser ça de leurs propres poches», martèle-t-il.
Plusieurs chauffeurs ont aussi vu leurs revenus fondre dans les dernières semaines en raison de la baisse d’achalandage à l’aéroport Montréal-Trudeau, qui leur assure en temps normal des courses lucratives.
«Combien de temps ça va prendre avant que ça revienne à la normale?» -Hassan Kattoua, chauffeur de taxi montréalais
Selon des données de la Ville, la métropole concentre environ 60% des services de transport par taxi de la province. Cela représente plus de 8000 chauffeurs et 4200 propriétaires de permis.
Distanciation sociale dans les parcs
D’autre part, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a pressé mercredi matin les Montréalais de respecter les règles de distanciation sociale dans les parcs de la métropole. Des groupes de citoyens ont été aperçus dans les derniers jours dans certains de ces lieux publics, notamment au parc La Fontaine.
«l ne faut pas aller prendre une marche quand le parc est plein, absolument pas. On évite ça et on garde notre deux mètres de distance», a déclaré Mme Plante en séance du comité exécutif.
Pour l’instant, la marche dans les lieux publics demeure permise à Montréal.
Les élus de la Ville de Montréal et de l’agglomération voteront d’ailleurs jeudi pour le renouvellement de l’état d’urgence dans la métropole pour faire face à la pandémie du coronavirus. Les policiers peuvent ainsi sévir davantage à l’égard des personnes qui ne respectent pas les règles de distanciation sociale.